Le conseil national de la Ligue Algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) s’inquiète d’un «sale temps des droits de l’homme en Algérie » marqué par une «régression» sur tous les plans sur fond de « dangereuse paranoïa» du régime.
Dans un communiqué signé par le président de la Ligue, Nour-Eddine Benissad, la LADDH s’indigne d’une « régression permanente, continue et a tous les niveaux des droits de l’Homme en Algérie » et souligne que les « prétendues réformes » que le pouvoir invoque, ne peuvent cacher les pratiques autoritaires, arbitraires et violentes pour empêcher l’exercice effectif des libertés collectives et individuelles des citoyens.
«Le pays vit dans un climat de tension entretenue qui est exacerbée par la répression, une non-gestion économique débridée, et par la corruption » qui n’est pas « nature à faire des échéances électorales une préoccupation des citoyens » note la Ligue.
Les arrestations et intimidations contre des militants et activistes sur les réseaux sociaux sont dénoncés par la LADDH qui y voit une fuite en avant révélatrice de « la dangereuse paranoïa qui s’empare des tenants du pouvoir. »
« L’exercice de la liberté d’expression et de création ne doit pas conduire dans les commissariats et les prisons » souligne la LADDH qui condamne les atteintes au droit de manifester et de se rassembler ainsi que la « répression dont sont victimes les étudiants en pharmacie, les travailleurs de SONELGAZ, et les syndicats autonomes. »
La répression contre les Ahmadite, une atteinte à une liberté fondamentale
La ligue a qualifié les interdictions de la tenue des cafés littéraires, à Aokas et Bouzeguen comme une illustration du « refus épidermiques de la liberté de penser par les pouvoirs publics. ». La Ligue a également qualifié «d’inacceptable » la répression subie par les adeptes du courant religieux Ahmadite et la considère comme une « atteinte à une liberté fondamentale consacrée par les lois et conventions internationales ».
« Le droit de culte n’est pas une liberté réservée aux dogmes dominants, mais un principe général qui n’a de limite que celui du respect de la dignité humaine » insiste la Ligue qui exprime son inquiétude pour la « situation des détenus d’opinions qui souffrent dans un silence absolu des pouvoir publics ».
La LADDH réclame la « libération sans condition de tous les détenus d’opinions sans exception aucune » et « réitère avec force que la liberté d’exprimer ses opinions est un droit inaliénable. »
La Ligue a tenu à rappeler à la veille du passage de l’Algérie devant l’Examen Périodique Universel (UPE) du Conseil des droits de l’Homme, les engagements pris dans le cadre des Conventions internationales de protection des droits de l’Homme ratifiées. « Des engagements, qui rendent les autorités responsables de la garantie des droits de l’Homme pour tout un chacun, et cela dans leur indivisibilité et universalité. »