Sans surprise, le parlement marocain a adopté le projet de loi de finances 2016, dont l’objectif est de favoriser la croissance et réduire le déficit budgétaire. Le gouverenement compte créer également 26.000 postes de travail, dans sa dernière année de législature.
La Chambre des représentants (chambre basse) a approuvé lundi soir à la majorité, lors d’une séance plénière, le projet de loi de finances 2016 (PLF 2016). Le projet de loi a été adopté par 170 députés et 52 contre, alors que 31 députés se sont abstenus. Le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, a relevé que le PLF2016 a obtenu «une majorité confortable» et confirme «l’interaction positive» entre le gouvernement et la Chambre des représentants concernant les quelque 51 amendements introduits par les parlementaires, notamment de l’opposition. Les partis de l’Opposition, dont le RNI (Rassemblement des Indépendants) avait critiqué ce projet de loi de Finances, qui n’encourage pas la croissance et maintient la pression fiscale sur les entreprises. Mais, pour le représentant du gouvernement, dont le mandat expire en 2016, le PLF2016 constitue «un grand projet prometteur pour l’avenir». Le PLF2016, ajoute t-il, n’a pas omis les aspects sociaux, à travers notamment l’attention accordée à la réduction des disparités régionales et le renforcement de la justice sociale outre la mise en œuvre des réformes annoncées, qu’il s’agisse de la régionalisation avancée, la loi organique relative à la loi de finances ou le projet du développement rural. Pour le gouvernement Benkirane, la loi de finances 2016, en dépit des blocages de l’opposition à ce projet, la loi de finances 2016 est porteuse de signaux «très positifs» en faveur de l’entreprise et de l’investissement outre la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.
Cap sur la croissance en 2016
La Chambre des représentants avait approuvé, vendredi dernier, à la majorité la première partie du PLF 2016. La loi de Finances pour 2016 table sur une croissance modeste de 3%, la poursuite de la réduction du déficit budgétaire à 3,5% et une inflation maîtrisée à 1,7%. Il a été calculé sur la base d’un prix de baril de pétrole à 61 dollars. Les dépenses seront de 388 milliards de dirhams (MMDH), alors que les recettes prévues par le gouvernement Benkirane sont de 364 MMDH, soit un déficit de 24 MMDH, selon un communiqué du conseil de gouvernement. La confection de cette loi de finances 2016 intervient, selon un porte parole du gouvernement, »après une année marquée par un taux de croissance de 5%, une récolte agricole record (115 millions de qx), une baisse du déficit de la balance des paiements à 2,8 % contre 9% en 2012, et la hausse de 5,2% des transferts des Marocains résidant à l’Etranger (MRE) et des IDE de 22,8 % à 24,2 MMDH. Le gouvernement Benkirane compte créer 26.000 postes de travail dans la fonction publique, en plus de ceux qui devraient être créés par un enveloppe de 189 MMDH dégagée pour l’investissement public.