Le 4e appel d’offres d’Alnaft lancé par voie de presse dimanche dernier comporte plusieurs surprises. L’une d’entre elles est qu’il remet à la concurrence 14 périmètres détenus précédemment par Sonatrach. Sur les 31 proposés.
L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) s’est donnée les moyens de réussir son 4e appel d’offres qu’elle vient de lancer le 26 janvier 2014. Elle a pour cela introduit 14 périmètres parmi les 31 offert à la concurrence dont le titre minier était détenu par Sonatrach. « Cela n’a pu se faire qu’avec une intervention du ministre de l’énergie et des mines auprès de Sonatrach pour qu’elle renonce à développer sa recherche exploration sur des blocs que Alnaft lui a attribué précédemment » affirme un expert du secteur de l’énergie. « C’est une bonne nouvelle pour l’attractivité de l’appel d’offres, car cela signifie que ces blocs ont du potentiel puisqu’ils avaient été attribué à la compagnie nationale. Mais c’est une mauvaise nouvelle pour Sonatrach dont la part sur le domaine minier algérien se réduit » estime la même source. Cette réaffectation de 14 périmètres – comportant chacun plusieurs blocs- signifie aussi que les capacités de Sonatrach d’activer son permis de recherche ou d’exploration sont limitées. Les retards énormes pris dans la prospection pétro-gazière, depuis dix années et le changement du cadre légal en 2005 puis en 2006, ont obligé les autorités du secteur à prendre des mesures extrêmes comme celle du retrait de 14 périmètres précédemment affectés à Sonatrach. Une mesure que le ministre Youcef Yousfi s’est bien gardé de médiatiser et qui n’est pas sans poser des problèmes de conformité à la loi. Une source juridique qui a exercé au ministère de l’énergie estime que c’était à Sonatrach, et non pas Alnaft, de rechercher des partenaires pour exécuter ses titres miniers sur ces 14 périmètres.
Un appel d’offres orienté « non conventionnel »
Les autres caractéristiques de ce 4e appel d’offres est qu’il est plus orienté « recherche et exploration d’hydrocarbures non conventionnels ». « La majorité des périmètres proposés dans l’appel d’offre d’Alnaft ne sont pas réputés être des bassins à gros potentiel d’huile et de gaz conventionnels » estime l’expert énergétique. La spécificité de la cartographie de cet appel d’offres est que le nord du pays abrite 16 des 31 périmètres proposés. La vallée du Chelif, la plaine de la Hodna, le sud est constantinois et l’Atlas Saharien, à l’Ouest, abritent ces nouveaux périmètres de recherche. L’autre nouveauté est la tentative de Alnaft d’élargir la province gazière du sud-ouest aux confins des frontières mauritanienne-sahraoui et marocaine autour de Tindouf. C’est une région que Sonatrach n’a jamais tenté d’exploiter partant du principe qu’elle était trop proche de frontières politiquement conflictuelles. Alnaft propose 8 blocs rassemblés en 3 périmètres dans le bassin de Tindouf, le long des trois frontières citées. « Ce sera très difficile de développer une activité pétro-gazière dans cette région excentrée, sauf à en faire une source d’approvisionnement pour l’activité de Gara Djebilet ou de prévoir une sortie vers l’Atlantique des hydrocarbures à découvrir » affirme l’expert énergétique. Dernier détail, l’appel d’offres d’Alnaft a été lancé alors que le cadre réglementaire découlant des derniers amendements – notamment fiscaux – de la loi sur les hydrocarbures, n’ont pas été complétés. Seul un décret cadrant l’activité prospection a été publié par le ministère de l’énergie et des mines. ALNAFT fera aux compagnies pétrolières pré-qualifiées le 3 mars prochain la présentation générale des données techniques et des principales dispositions contractuelles concernant chaque projet. L’ouverture des plis est programmée pour le 6 août alors que la signature des contrats se fera le 5 septembre prochain.