“La dernière notation de Fitch Ratings sur la Tunisie est clémente et orientée vers l’amélioration de l’image de la Tunisie à l’extérieur”, pense Mourad Hattab, membre du “Centre de Prospective et d’Etudes sur le développement”.
Selon lui, Fitch Rating a choisi de “donner un coup de pouce au gouvernement surtout durant cette période caractérisée par une situation sociale explosive et une conjoncture économique difficile”.
Fitch Ratings a confirmé, vendredi 26 mai 2017, la note de la Tunisie à B+. Les notes de défaut émetteur à long terme en devises et en monnaie locale de la Tunisie ont également eu un B+, avec perspective stable. Les notes d’émission d’obligations de premier rang non garanties de la Tunisie ont aussi été confirmées à ”B+”.
L’agence de notation a fait état, dans son rapport de notation, du fardeau de la dette publique qui pèse lourd sur le budget de l’Etat, de l’élargissement du déficit commercial, de la faiblesse des entreprises et des banques publiques mais aussi du retard observé en matière de réformes engagées par le gouvernement.
Toutefois, l’Agence prévoit une croissance de 2,3% en 2017 et de 2,5% en 2018, soutenue par la consommation privée, la reprise des entrées touristiques et l’investissement. Hattab a souligné que cette notation a été publiée au moment où les différents rapports émis par des organismes internationaux crédibles estiment que “la Tunisie n’est pas un pays stable, du moins sur le volet politique”.
Dans ce contexte, il a rappelé que même “la position du FMI par rapport à la Tunisie demeure très floue, dans la mesure où il n’a pas tranché, jusque-là, en ce qui concerne le déblocage de la 2ème tranche du prêt”. Partant de là, “je pense que l’Agence n’a pas voulu enfoncer le clou. Elle a, par contre, choisi de soutenir la Tunisie, à travers la publication de ce rapport clément, afin de rassurer les investisseurs, et par conséquent impulser la croissance”.
A rappeler que Fitch Ratings avait estimé qu’une amélioration de la notation souveraine de la Tunisie reste tributaire de la stabilité politique et sociale, la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration structurelle du déficit du compte courant.