Internet, l’ADN de l’espace numérique mondial, ne fait pas que des heureux comme le président américain qui s’est fait élire à ce poste grâce à une campagne électorale high tech très active sur le Web. Il possède lui aussi ses failles qui sont malheureusement exploitées par les ennemis du nouveau monde. Jamais l’existence de cette toile n’a été aussi menacée comme elle l’est aujourd’hui. De nombreux analystes voient l’émergence d’un complot exécuté par des organisations criminelles contre la crédibilité de l’Internet. L’attentat qui a visé Charlie Hebdo a enflammé la toile. Une véritable cyberguerre s’est enclenchée entre des groupes opaques portant des identités numériques juridiquement valables dans l’espace numérique. Ainsi, des groupes se réclamant du groupe terroriste « Daech » se sont emparés, lundi dernier, via le réseau social le plus sécurisé, en l’occurrence Twitter et même de Youtube, pendant plus de 40 minutes, d’une partie du flux data des soldats du CentCom, le commandement de l’armée américaine qui coordonne les attaques contre Daech en Irak et en Syrie.
Mais l’ennemi le plus redoutable de l’Internet c’est l’Agence américaine de sécurité (NSA) qui exploite les avancées technologiques des équipements mobiles utilisés dans la navigation sur Internet, pour faire de l’espace numérique mondial ce qu’est, aujourd’hui, la Corée du Nord dans le monde réel. Cette organisation cible les terminaux mobiles avec des logiciels malveillants qui lui permettent d’activer à distance des dispositifs à l’insu des utilisateurs. Ainsi, il ne faut pas prendre à la légère ces événements concernant l’espionnage et l’insécurité numérique à l’intérieur du Net. La dernière attaque par phishing dont a été victime l’ICANN, le régulateur mondial de l’Internet, est un grave symptôme d’une instabilité numérique qui règne ces dernières semaines à l’intérieur de la toile. Son aggravation conduira à l’affaiblissement de la sphère d’influence de l’Etat de droit sur le réseau. Les pirates ont pu dérober des mots de passe très sensibles, et s’introduire dans des serveurs sécurisés. Pour rappel, l’ICANN est chargé d’attribuer des adresses IP aux sites Web et aux ordinateurs et de les traduire en adresses Web afin que les internautes puissent naviguer sur la toile. Si un pirate devait prendre le contrôle des serveurs du régulateur mondial de l’Internet, il est donc en mesure de contrôler le Net.