Sellal avait annoncé le 6 avril dernier que le contentieux entre Sonatrach et Total était réglé. Le 10 avril les deux compagnies ont signé un accord « global » de partenariat. Il manquait l’info sur le contenu de l’accord amiable : le journal Le Monde la donne aujourd’hui. Avec le making off de cette « paix des braves »
Sonatrach et Total renoncent aux actions en justice qu’ils ont engagés l’un contre l’autre. Pour Total – conjointement avec Repsol – c’est la saisine du Tribunal international d’arbitrage de Genève pour contester les effets de la « taxe sur les profits exceptionnels » instaurée en 2006 par Chakib Khelil. Pour Sonatrach, c’est la saisine du même tribunal pour non-respect des engagements de Total au sujet du développement du gisement d’Ahnet.
Cette mise des compteurs judiciaires à zéro a été actée par l’accord signé à Alger par le nouveau PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour et celui de Total, Patrick Pouyanné. Les deux parties s’engagent dans de nouveaux projets communs avec, indique le monde, «l’exploitation d’un nouveau gisement ainsi que la construction d’une usine de plastique pour environ 1 milliard de dollars (945 millions d’euros).
Le pdg de Total chez Sellal
Selon le récit du Monde, le PDG de Total est allé voir en autonome 2016 rencontrer Abdelmalek Sellal pour proposer une ‘’une paix des braves.’’. ‘’La crise a permis de se parler franchement. On a mis sur la table tous les contentieux et commencé à examiner comment on pouvait rebondir’’ a déclaré Pouyanné au Monde. Le PDG de Total a rencontré Amine Mazouzi en décembre 2016 pour négocier les ‘’bases d’un accord’’ et il est revenu à Alger en janvier sans que le limogeage de Mazouzi n’empêche la poursuite de la négociation.
‘’On repart pour vingt ans, dans de nouvelles conditions’’ assure-t-on au siège de Total indique Le Monde qui relève qu’un ‘’nouveau cadre’’ a été négocié pour la mise en exploitation, mi-2018, du gisement de gaz de Timimoun. Plusieurs projets sont ‘’envisagés’’ et Total devrait ‘’ prendre sous peu une participation dans un gisement déjà identifié, dont le nom reste confidentiel.’’. Total a également retenu une proposition algérienne : la construction à Arzew d’une usine de transformation du gaz en polypropylène.