Sur les réseaux sociaux, la Renault Symbol d’Oran n’a pas la cote. Décriée pour son prix et sa qualité, elle part avec une image sérieusement écornée.
La Renault Symbol, produite depuis lundi dernier sur le site de Oued-Tlélat, près d’Oran, est fortement raillée sur les réseaux sociaux. Les critiques, parfois féroces, portent aussi bien sur la qualité de la voiture et son prix que sur le faible impact qu’elle devrait avoir sur l’industrie algérienne. Les internautes détournent souvent le mot « Symbol » pour faire de cette voiture le symbole de quelque chose, qu’il s’agisse de l’échec industriel du pays, du faible transfert technologique attendu ou d’un contrôle supposé du marché algérien par les firmes automobiles étrangères.
« La Renault Symbol est le symbole de la déchéance de notre économie. Il est indécent de parler de voiture algérienne en 2014 puisque à moins de 5% d’intégration, c’est une voiture française, montée par des fonds algériens dans l’intérêt exclusif de l’économie française », s’indigne un internaute. « L’Algérie a accumulé beaucoup de retard. Pour sortir de la boue dans laquelle nous pataugeons, il faudrait trancher dans le vif et extirper les ineptes stratégies qui nous enfoncent toujours davantage », ajoute-t-il. Selon le partenaire algérien, le taux d’intégration serait de 17%. Toutefois, seules deux entreprises algériennes sont associées au projet, auquel elles fournissent des pièces en plastique.
Nostalgie
Beaucoup d’internautes, faisant visiblement partie d’une génération très nostalgique des années 1960, rappelle aussi qu’il est faux de parler de la première voiture algérienne. « Dans les années 1960, l’Algérie faisait du montage de la R16, la R4 et la R8, et en 2014, soit 52 ans plus tard, on va faire ce même travail avec la Symbol, voiture interdite de circulation dans son propre pays. Chapeau, quelle avancée industrielle ! », rappelle l’un d’eux.
« Différentes voitures algériennes furent produites à El Harrach, au lendemain de l’indépendance », rappelle un autre. « Qui se souvient de la ‘’MINA’’, en 1964/1965? Qui se souvient des tracteurs à chenilles qui rivalisaient avec Massey-Fergusson et autres FIAT-ALIS, fabriqués dans les ‘’garages’’ de Ducros à Oran ? », ajoute-t-il.
Un retraité évoque également le site d’El-Harrach, « démonté au chalumeau », selon lui, à la fin des années 1960, sous prétexte qu’il était « trop petit pour l’Algérie ». « 45 ans plus tard, on revient au même point, et on considère cela comme une avancée », commente-t-il amèrement.
Voitures aux normes ?
Plus violent encore, un internaute affirme, sur Facebook, que la Symbol constitue « le plus grand mensonge de l’économie algérienne ». Il s’agit, selon lui, d’une voiture « 100% française, avec un taux d’intégration proche de 0% ». Son lancement relève du « populisme », dit-il.
Toujours sur Facebook, un autre internaute établit un lien entre la Renault Symbol et le retour du crédit à la consommation. Le crédit va ainsi être relancé « dès janvier prochain pour ce produit soi-disant national », affirme-t-il. Sur la qualité du véhicule, il affirme, brutalement, que « les citoyens vont l’acquérir à crédit, et elle finira par les tuer ».
Plus posé, un autre tente une comparaison : « Je préfère la Polo Volkswagen. Elle est meilleure et presque au même prix que Somboula », écrit-il, moqueusement.