En prévision de l’accroissement de l’activité monétique dans les réseaux mobiles et fixes des opérateurs des télécommunications activant en Algérie, annoncé par le gouvernement pour le milieu de l’année prochaine, le pays est appelé à se doter des mécanismes les plus efficaces dans le domaine de la sécurisation des systèmes d’information et surtout d’un corpus réglementaire qui garantit le droit à la sécurité dans un environnement digital. Dans ce contexte, le cabinet d’audit et de conseil Ernst & Young (EY) vient de publier la 18ème édition (2015) de ses série d’études sur la sécurité numérique. Conduite auprès de 1755 organisations dans 67 pays, cette étude dont le thème est consacré aux insécurités numériques auxquelles les entreprises économiques et administrations publiques doivent faire face, a révélé des chiffres inquiétants. Environ 44% des DSI interrogés ont indiqué qu’ils voyaient le phishing comme la principale menace, contre 39% l’année dernière. Même tendance du côté des malwares jugés à 43% comme la menace principale contre 34% en 2014. Cette tendance montre clairement que malgré les avancées considérables dans la lutte contre les cybercrimes (vols de données personnelles ou bancaires et phishing), les attaques sont de plus en plus nombreuses et surtout sophistiquées.
Récemment, l’opérateur britannique Talk Talk, TV5 Monde, le site de rencontres Ashley Madison ou encore Sony Pictures, ont éteint leurs réseaux pour minimiser les attaques des hackers qui sont en avance sur les outils de la sécurité numérique mis en place par les constructeurs des systèmes informatiques. Gemalto, leader de la sécurité numérique des données, a dévoilé dans son étude relative à l’indice de confiance de la sécurité des données DSCI 2015 (Data Security Confidence Index) l’explosion de failles de données relevées dans le monde. Plus de 1.500 failles ont été recensées en 2014, ce qui a entrainé le vol d’un milliard d’enregistrements de données, soit une augmentation de 49 % du nombre de failles et de 78 % du nombre d’enregistrements volés ou perdus par rapport à 2013. Ces chiffres montrent bien que la sécurisation des espaces numériques passe obligatoirement par la rétrogradation au second plan des dispositifs de sécurité traditionnels comme les pare-feu et autres antivirus, et d’opter pour une nouvelle stratégie de sécurité à travers laquelle les DSI doivent admettre qu’il existe toujours une personne qui parvient à briser toute muraille électronique pour pénétrer frauduleusement dans leur réseau.