Le projet « contesté » d’implantation d’un Centre d’enfouissement technique (CET) à Réghaia (Est d’Alger) continue de porter préjudice à la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) et ses milliers d’usagers.
Depuis le 6 mars dernier, les trains électriques de la banlieue Est (jusqu’à Thénia) n’ont roulé que partiellement. Le trafic est sérieusement perturbé entre Alger et Réghaia et coupé vers Thénia, en raison d’actes de vandalisme et de sabotages perpétrés sur la voie ferrée, à une centaine de mètres de la gare de Réghaia. Une dizaine de poteaux de caténaires ont été coupés ou démontés et des câbles électriques volés.
Ces actes perpétrés par les habitants du quartier de Haï Kerrouche, qui s’opposent à l’implantation du CET à coté de leurs habitations. Devant le refus de la wilaya d’Alger d’arrêter ce projet, les habitants ont choisi de s’attaquer à la voie ferrée pour faire entendre leur voix. Les protestataires ne comptent d’ailleurs pas renoncer à la revendication et maintiennent la voie de la contestation en occupant par intermittence la voie ferrée, malgré la présence des forces de l’ordre, et rendent difficiles les travaux pour le rétablissement du trafic ferroviaire.
Un énième acte de vandalisme a été signalé dans la nuit de dimanche à lundi, où des individus ont saccagé la voie ferrée et volé 300 m de câbles électriques, juste après le rétablissement partielle de la ligne Thénia-Réghaia, selon un responsable à la SNTF.
Cette situation qui exaspère des milliers d’usagers de train de l’Est de la capitale et de toute la région Est du pays (Annaba, Sétif, Constantine, Béjaia et Bouira notamment), est aussi pénalisante pour la SNTF qui assure également le transport de marchandises.
Gestion hasardeuse des pouvoirs publics
La gestion hasardeuse des pouvoirs publics du dossier de l’implantation du CET à Réghaia met la SNTF et ses usagers dans le camp de victimes collatérales. En effet, les protestataires n’ont à aucun moment occupé le site de construction du CET, en cours de réalisation des travaux de terrassement, préférant s’attaquer aux installations ferroviaires dans l’impunité la plus totale. Les forces de l’ordre présentes aux alentours, n’ont pas réussi à protéger les installations ferroviaires, alors qu’ils étaient réquisitionnés par les pouvoirs publics.
Malgré le rejet des riverains, d’un projet entamé « en violation de la réglementation en vigueur », la wilaya d’Alger a décidé son maintien. Le projet a été lancé sans permis de construire, ni étude d’impact sur l’environnement et sans concertation des riverains. Depuis En sus, les pouvoirs publics n’ont pas su convaincre de la viabilité de ce projet de CET, surtout que l’exemple de celui de Corso, à une dizaine de kilomètres de Réghaia continue de susciter lui aussi la controverse.