L’été 2020 sera-t-il propice à la reprise de la « Harga » ? Tout porte à le croire en cette période où les regards sont accaparés par la pandémie Covid-2019. Après une année 2019 marquée de relative accalmie, voici que les réseaux de passeurs se reconstituent à la vitesse grand V. A l’ouest du pays comme à l’est, les nombreux candidats aux traversées de la mort, menant ailleurs où l’herbe est supposée plus verte, sont de retour !
Dans une déclaration exclusive à Radio M, l’ancien directeur chargé de la migration au ministère de l’Intérieur, Hacene Kacimi, rappelle que le problème de la Harga n’est pas nouveau. « Avec le Covid-19, l’on s’attendait à une accalmie ,mais depuis quelques jours ça reprend de plus belle. »
« Nous avons un facteur important qui est derrière cette flambée migratoire par la Harga. Il s’agit de la stagnation économique et l’extension du chômage auprès des jeunes. Les perspectives économiques sont moroses. Les réseaux de passeurs a l’ouest du pays se sont reconstitués et ils ont repris du service. » Explique l’expert international.
Par ailleurs, M. Kacimi estime que les pouvoirs publics sont mobilisés sur d’autres fronts et doivent encore mobiliser plus de moyens pour faire face à ce nouveau défi . « Cette poussée migratoire, nous la constatons au sud du pays avec le Mali et le Niger notamment chez les pays de la CEDEAO, qui ont ouvert un grand boulevard migratoire à destination de l’Algerie. » Souligne-t-il.
Et d’ajouter : « Sur le plan régional, nous remarquons une détérioration de la situation économique et sécuritaire, qui sera le principal vecteur d’une mobilité humaine inédite, posant en de nouveaux termes les modes de prise en charge de ces questions lancinantes et préoccupante. »
Le spécialiste de la migration relève enfin que durée du Covid-19 dans le temps risque d’aggraver encore plus le marché de l’emploi qui est menacé par ces périodes de confinement qui furent à l’infini. « Entre la vie et l’emploi quel est le meilleur instrument pour garantir en même temps les deux, c’est aux pouvoirs publics que revient la responsabilité d’assurer un équilibre entre ces deux facteurs sans pour autant menacer l’un ou l’autre. Les temps seront plus durs pour l’avenir du monde ! » Conclut-il