L’Observatoire Tunisien de l’Économie (OTE) a recommandé une stratégie globale pour la Tunisie, basée sur une restructuration efficace de la dette et l’adoption de politiques financières axées sur les priorités sociales et de développement. Selon son dernier bulletin, sans ces mesures « sérieuses », le pays continuera de subir les contraintes d’un système financier mondial qui pèse sur sa stabilité et le bien-être de ses citoyens.
L’OTE souligne que le service de la dette constitue une pression majeure, représentant 32 % du budget de l’État en 2024. Bien que le gouvernement prévoie une réduction de 1,1 % en 2025 (soit 276 millions de dinars), le montant total reste élevé, atteignant 24,6 milliards de dinars.
Le rapport critique également l’absence d’actions concrètes en faveur de la restructuration ou de l’annulation de la dette, bien que 20 % de la dette tunisienne soit bilatérale, offrant des opportunités de négociation avec certains créanciers. L’Initiative de suspension du service de la dette du G20, mise en place après la crise de la COVID-19, est citée comme un exemple d’effort mondial en ce sens.
Toutefois, l’analyse d’un rapport du Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center nuance l’efficacité d’une restructuration de la dette tunisienne, en raison de la prépondérance des créanciers multilatéraux, réticents à renégocier.
L’OTE appelle à une gestion proactive et indépendante, en exploitant les réserves en devises et en émettant de nouvelles obligations, afin de surmonter la crise de la dette tout en préservant les priorités sociales et économiques.