Depuis la ratification de l’accord de création d’une zone de libre-échange continentale (Zlecaf) par la plus part des pays africains en 2018 et 2019, les échanges commerciaux intra-africains, évalués a, à peine 1% ne démarrent pas, bien que la fermeture du commerce international à cause de la crise du Covid-19 a démontré qu’un commerce intra-africain était possible.
A cet effet, beaucoup de travail reste à faire. d’abord, une sensibilisation au niveau des Etats membres de l’Union africaine, a déjà commencé, mais le vrai retard, selon les experts, réside dans la réglementation des zones tarifaires, la suppression de certaines taxes douanières entre les Etats et aussi de trouver des compromis pour les règles d’origines et la sauvegarde de la propriété intellectuelle.
Intervenant lors de l’ouverture du 8e forum régional africain sur le développement durable (FRADD-8) à Kigali au Rwanda, la secrétaire exécutive de la commission économique pour l’Afrique (CEA), Verra Songwe, a donné un premier aperçu de ce qui pourrait générer la Zlecaf une fois les échanges commerciaux se généralise entre les pays africaine.
« La CEA) vient de terminer une étude, qui a montré qu’en fait, qu’il est possible de vivre le rêve de l’Accord de libre-échange continental africain », affirme Verra Songwe. Pour illustrer ses propos, elle souligne que « nous avons besoin d’environ 2,2 millions de camions qui circulent dans nos rues du Cap au Caire, de Dakar à Djibouti. Si on mobilise 2,2 millions de camions et engager deux chauffeurs par camion, c’est 4 millions d’emplois que nous créerions avec l’accord de libre-échange continental africain ».
Encore des fonds à engager pour importer des équipements ? Pour la secrétaire exécutive de la CEA, Les pays africains doivent également « produire des camions ». « Le Rwanda, le Maroc et l’Afrique du Sud produisent déjà des voitures, donc ils pourront aussi produire des camions. L’Afrique a les ingrédients pour y parvenir. Et c’est de cela qu’il s’agit dans l’Agenda 2030 », assure-t-elle.
Durant les deux dernières années du Covid-19, « l’Afrique a plus échangé avec elle-même qu’elle ne l’a fait au cours des 5 années précédentes ». « Les Nigérians ont commercé à travers l’Afrique de l’Ouest, les Kenyans commerçaient en Afrique de l’Est, les Sud-Africains s’occupaient du marché de l’Afrique australe et les Marocains et les Égyptiens prenaient le contrôle du marché nord-africain », indique-t-elle.
A noter, selon les donnée du secrétariat de la Zlecaf, « qu’à ce jour, 42 des 55 pays africains ont ratifié l’accord, et 88 % des négociations sur les règles d’origine spécifiques aux produits ont été conclues, couvrant plus de 70 % du commerce intra-africain.