La plupart des régions du monde sont menacées, à des degrés différents, par la sècheresse et le manque de ressources d’eau potable, situation accentuée par le réchauffement climatique. La région nord africaine est l’une des régions la plus menacée par un stress hydrique aigu, surtout dans les lieux désertiques.
En effet, selon une étude des chercheurs américains, publiée dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, basée sur un échantillon représentatif de 45 555 personnes, l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par l’insécurité hydrique à l’échelle mondiale devant l’Afrique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie.
Avec un taux moyen de 24,8%, « l’Afrique du Nord est la deuxième région où la prévalence de l’insécurité hydrique est la plus élevée. Dans cette région, des disparités existent également entre les pays : « 28,9% en Algérie et 27,2% en Egypte contre 14% seulement au Maroc », révèle l’étude reprise par l’agence Ecofin.
Avec un territoire qui s’étend sur une dizaine de pays, l’Afrique subsaharienne est la région la plus exposée à l’insécurité hydrique. Sa prévalence, selon la même étude, est particulièrement élevée au Cameroun (63,9%), en Zambie (48,1%), au Kenya (46,6%) et en Éthiopie (45%). L’Île Maurice et les pays d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali affichent cependant des taux largement inférieurs à la moyenne régionale (moins de 23%).
L’étude, publiée le 10 novembre dernier dans The Lancet, se base sur une grande enquête menée en 2020 et 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 45 555 personnes âgées de plus de 15 ans dans 31 pays à revenus faible et intermédiaire dans quatre régions du monde : l’Afrique subsaharienne (21 pays), l’Afrique du Nord (4 pays), l’Amérique Latine (3 pays) et l’Asie (3 pays).
L’Afrique n’est pas le seul continent menacé par la sécheresse. En Amérique latine, « le taux moyen d’insécurité hydrique s’élève à 17,7% alors qu’il n’est que de 9,1% en Asie », indiquent les chercheurs.
Les pays à revenus faibles sont plus menacés
Les chercheurs ont conclu dans leur étude que sur l’ensemble des 31 pays à revenu faible et intermédiaire étudiés, « le taux moyen des personnes qui n’ont pas un accès régulier à l’eau s’élève à 14,2%, soit à peu près 436 millions de personnes sur une population globale de 3,06 milliards d’âmes ».
Le rapport souligne, d’autre part, que les hommes sont généralement légèrement plus exposés à l’insécurité hydrique que les femmes en Afrique subsaharienne (36,9% contre 35,2%). En Afrique du Nord, ce sont en revanche les femmes qui souffrent plus que les hommes du manque d’accès à l’eau (28,1% contre 21,7%).
En résumé, l’étude publiée dans The Lancet, estime que « des centaines de millions de personnes ont des problèmes d’accès, d’utilisation, de stabilité et de provisionnement de l’eau ». Cela, selon la même étude, « change leur vie, et les caractéristiques sociodémographiques de ceux qui connaissent l’insécurité hydrique et qui varient selon les pays et les régions ».