« Entre 60 et 80% des emplois du futur seront dans des domaines qui n’existent pas encore pour l’instant. Des métiers liés à l’intelligence artificielle, le BigData, la cybersécurité, l’internet des objets ou tout ce qui englobe l’industrie 2.0 », indique Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice de l’Institut Africain de Développement Economique et de Planification (IDEP),
Lors d’un événement tenu en marge de 52ème conférence des ministres des Finances, de l’économie et de la planification économique africains qui se tient du 20 au 26 mars à Marrakech (Maroc), les experts participants au panel constatent qu’environ 60% de la population africaine a moins de 25 ans et estiment que 10 à 15 millions de jeunes entrent chaque année dans le marché du travail. La solution ? « Pour tirer parti de cet atout démographique, il est important de mettre en place un environnement suffisamment favorable et avoir des dirigeants clairvoyants sur tous les plans », explique la même intervenante.
Penser les domaines de l’emploi du futur fait surgir beaucoup de questions. Le questionnement qui revient souvent est: « comment les économies peuvent-elles s’adapter à ce nouvel environnement ? quelle approche doit-on adopter pour bien en tirer profit ? s’interroge la directrice de l’IDEP
De son côté, Karim El Aynaoui directeur exécutif du Centre des politiques pour le nouveau Sud, « Il n’y a pas de solutions simples ou magiques. Deux tiers des emplois du future n’existent pas encore et il faut aussi savoir qu’il beaucoup de questions qu’il faut poser aux gouvernements et parfois ces questions sont agaçantes parce que les réponses n’existent pas encore ». Néanmoins, « nous pensons que nous pouvons trouver des politiques pour prévoir l’employabilité du futur et ce, à travers la création de ponts entre les générations, les universités et les secteurs de l’innovation ».
Le directeur exécutif du Think-Tank, qui pense à l’Afrique de demain, pense que l’Afrique doit être franche envers elle-même. « Il faut impérativement trouver des issus pour adapter les politiques publiques avec cette évolution ».
Pour Lilia Hachem Naas, directrice du bureau Afrique du Nord de la CEA, il y a 4 domaines dont il faut tenir compte pour avoir des réponses aux emplois du futur. D’abord, « la crise économique qui sévi dans les pays du continent et un peu partout dans le monde, le changement démographique dans les pays, et d’ailleurs certains sont en phase de vieillissement. Il y a aussi les changements technologiques qui imposent de nouvelles donnes pour la conception des emplois et, enfin, les changements environnementaux et climatiques. On doit penser comment ces emplois seront créés tout en préservant l’environnement ».
De notre envoyé à Marrakech: Aboubaker Khaled