Alors qu’il s’était donné une semaine pour régler définitivement le problème du lait et en finir avec sa « mafia » en Algérie, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, la vente ambulante de lait en sachets se poursuit dans plusieurs régions du pays, parfois au mépris des règles sanitaires et mesures barrières anti-covid-19.
La guerre promise par le ministre contre les spéculateurs de la poudre de lait, comme d’autres produits subventionnés, a-t-elle réellement eu lieu ? a plutôt accouché d’une souris. Environ 8 mois après sa prise de fonction, les problèmes d’approvisionnement de ce produit de première nécessité sont toujours d’actualité sur le marché.
En effet, des dizaines de camions de distributeurs ou « détaillants » ambulants de lait en sachets assurent désormais sa commercialisation directement auprès du consommateur, notamment à Alger et Tipasa, sans passer par les relais habituels, à savoir les magasins d’alimentation générale, qui après une période de perturbation, ont pour certains cessé de proposer ce produit à la vente.
En cause, les marges bénéficiaires jugées « très faibles », ainsi que les lacune du cadre régissant la production de cette matière stratégique.
Pourtant, tout le monde s’attendait à une révolution en matière de gestion de cette denrée alimentaire. Fin janvier 2020, le ministre du commerce annonçait la fin du règne de la mafia du lait, qu’il venait de désigner comme ennemi public. «Quiconque veut tester la force de l’État après une semaine le verra, qu’il s’agisse d’un commerçant ou d’un distributeur de lait» menaçait-il.
Pour se faire, Rezig promettait monts et merveilles. Parmi ses solutions miracles, la relance du fameux projet du mastodonte saoudien des produits laitiers EL Marai. Un projet dont la dernière déclaration remonte au mois de mai 2020. En effet, sur le quotidien Al Riyadh, Rezig expliquait à la presse saoudienne que ce futur partenariat « gagnant-gagnant » allait offrir au groupe un marché de 45 millions de consommateurs.
Mais force est de constater que les effets d’annonces produits par les propos du ministres n’ont pas été suivis d’actions concrètes à mettre à son actif. Pire, la crispation des relations entre les opérateurs et les pouvoirs publics n’a fait qu’entamer la confiance du marché, au détriment du consommateur, et ce malgré l’ouverture de plusieurs points de vente du groupe public Giplait.
Pour rappel, l’Algérie a augmenté ses importations de poudre de lait au cours des dix (10) dernières années pour atteindre 180 000 tonnes en 2019 contre 90 000 en 2009, sachant que l’ONIL distribue une moyenne mensuelle de prés de 8000 tonnes de poudre de lait, au profit des laiteries du pays.