Le marché gazier européen est en train de souffrir des effets de la crise russo-ukrainienne. Il évolue dans un contexte géopolitique extrêmement sensible, dans l’absence d’une compensation au gaz russe. L’Algérie, en tant que fournisseur historique de l’Europe, n’est pas dans la capacité de pomper davantage de gaz vers le vieux continent.
Selon le P-DG de la compagnie pétrolière nationale, Toufik Hakkar, même si la contribution de Sonatrach pourrait s’étendre aux pays non desservis par les gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe, à travers des ventes de GNL, cela reste « tributaire de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national, de plus en plus importante ».
Hakkar explique aussi cette incapacité d’exporter davantage de gaz vers l’Europe, par les engagements contractuels de Sonatrach, envers ses partenaires étrangers.
Le premier responsable du groupe pétrolier nationale, qui s’est exprimé dans entretien accordé au quotidien Liberté, a souligné que l’Europe est le marché naturel de prédilection pour les produits énergétiques algériens. « L’Algérie contribue à hauteur de 11% dans le total des importations en gaz du continent », a-t-il précisé.
Il a expliqué que l’alimentation du marché européen se fait via son réseau de pipelines qui cumule une capacité d’expédition de 42 milliards de mètres cubes de gaz naturel et sous forme liquéfiée grâce à une capacité de production de plus de 50 millions de mètres cubes de GNL et une flotte de 6 méthaniers.
« Sonatrach entretient des relations commerciales historiques avec des partenaires européens, notamment espagnols et italiens, qui considèrent la compagnie nationale des hydrocarbures comme un fournisseur fiable et un acteur important et stratégique sur le marché du gaz », a indiqué le P-DG. Pour Toufik Hakkar, Sonatrach est et restera un partenaire et un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est constamment disponible et disposée à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situation difficile.