Les dernières hausses des prix du pétrole et du gaz sur les marchés mondiaux, ne font pas profiter l’Algérie, dont l’économie dépend des recettes des exportations hydrocarbures. Ce constat, a été partagé par les experts, lors d’une rencontre organisée, vendredi, par le Front des Forces Socialistes (FFS) à Alger.
« Nous ne bénéficions pas de l’effet d’aubaine créé par l’augmentation des prix des hydrocarbures », a fait savoir Mustapha Mekideche, expert en énergie. Selon lui, ceci est dû au fait que « nous ne pouvons plus augmenter nos quantités d’hydrocarbures à l’export ».
Cette situation date de 2016, selon Mekideche, qui explique que c’est l’année où a commencé cette réduction de la production. « Les deux variables sont les prix et les quantités. Lorsque l’un des deux ou tous les deux diminuent ça a son impact », a-t-il souligné.
Pour l’expert en énergie, on aurait pu bénéficier des prix du gaz qui explosent actuellement en Europe et dont les prix sont multipliés par sept. Dans ce même contexte, l’expert a indiqué que l’union européenne, a changé sa position et n’accepte plus les contrats à long terme. Ces contrats, explique l’expert, qui « permettaient le financement international pour pouvoir réaliser des investissements dans les gazoducs et les GNL, qui nécessitent un financement très important ».
Continuant sur cette même lancée, l’expert souligne qu’avec cette situation actuelle des hausses du prix du gaz, l’Algérie doit regarder de plus près sa sécurité et sa transition énergétique. « Chaque pays a choisi sa politique de transition. Nous même devons tracer la notre », a-t-il indiqué.
Pour Mustapha Mékideche, la situation est sérieuse, car, selon-lui, « à partir de 2028-2030, on aura à choisir entre couvrir nos besoins en gaz sur le marché national, s’achat que l’électricité est produite à partir du gaz à hauteur de 98%, ou bien exporter. Le choix est vite fait », a-t-il ajouté.
L’exploitation de nos réserves en gaz de schiste est existentielle
Mustapha Mékidèche
Dans ce même ordre d’idées, l’expert propose une solution qui a fait couler beaucoup d’ancres et élevé des voix. Celle de l’exploitation du gaz de schiste.
Pour Mékideche, « l’exploitation de nos réserves en gaz de schiste est existentielle ». « Il faut prendre en considération l’exploitation de notre réserve de gaz de schiste », a-t-il souligné en ajoutant que ceci implique la nécessité de la protection de notre environnement, en plus des capacités technologiques et industrielles pour le réaliser.
Selon l’expert, Il ne faut pas s’attendre que les énergies renouvelables puissent couvrir nos besoins en énergie. La question environnementale et l’acceptabilité sociale de l’exploitation des gaz de schiste, doit être posée à la société. « C’est un facteur de sécurité qu’il faudrait débattre et ouvrir des passerelles de discussions avec la société locale et les politiques », a-t-il souligné, car selon lui, « c’est des questions qui touchent à la souveraineté nationale et à la sécurité ».