L’Algérie vient de lancer une initiative économique d’envergure nationale qui soulève une question cruciale : peut-elle effectivement redynamiser l’économie du pays et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ? Cette démarche, pilotée par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier et développer l’économie nationale.
Au cœur de cette initiative se trouve une série de propositions ambitieuses. L’une d’entre elles vise à « réduire les taxes douanières sur les matières premières ou les produits semi-finis par rapport aux taxes imposées sur les produits finis importés ». L’objectif est d’améliorer la compétitivité-prix des produits nationaux, ce qui pourrait potentiellement stimuler la production locale et l’emploi dans le secteur manufacturier.
La réforme du système de subventions constitue un autre pilier majeur. Le projet prévoit un passage « progressivement à la subvention orientée directe à commencer par les produits alimentaires ». Cette transition d’un modèle de subventions généralisées à un système ciblé vise à réduire la pression sur les finances publiques tout en protégeant les consommateurs les plus vulnérables face à l’inflation.
Mustapha Zebdi, président de l’Apoce, évoque plusieurs enjeux structurels que l’initiative cherche à adresser, notamment « l’éradication de l’inflation, la préservation du pouvoir d’achat, la qualité du produit et les caractéristiques techniques, la fiscalité dans les domaines du commerce, de l’industrie et de l’agriculture ».
L’initiative met également l’accent sur la gouvernance économique et la numérisation, avec une attention particulière portée sur « l’amélioration de la performance des entreprises économiques » et « l’activation du rôle de la société civile dans la vie économique ». Cette approche holistique intègre à la fois la modernisation des processus et une plus grande participation des acteurs non-étatiques.
Le secteur agricole et le développement de l’investissement sont identifiés comme des domaines prioritaires, indiquant une stratégie de diversification économique visant à réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Cette initiative, qui réunit déjà 20 organisations du mouvement associatif, témoigne d’une approche collaborative entre le secteur public, le secteur privé et la société civile. Cette synergie pourrait s’avérer cruciale pour surmonter les obstacles structurels à la croissance économique et améliorer l’efficacité des politiques économiques. Cependant, son succès dépendra de la capacité à traduire ces propositions en politiques concrètes et à maintenir un consensus entre les différents acteurs économiques impliqués.