Interrogé sur la capacité de l’Algérie à préserver ses équilibres financiers avec les prix actuel du pétrole, le ministre de l’énergie, Abdelmadjid Attar, a déclaré que le pays « peut et doit » survivre avec un baril à 60 dollars ou moins.
« A mon avis, il ne faut plus se poser ce genre de question à l’avenir, et agir d’abord pour décider de ce que nous devons faire progressivement à court et moyen termes pour sortir de cette dépendance de la rente pétrolière », explique le ministre, tout en rappelant l’objectif fixé par le président de la République et qui vise la réduction de 20% de cette dépendance à court terme.
Evoquant la nécessité de relancer la production déclinante d’hydrocarbures en Algérie, M. Attar a reconnu que « les plus grands gisements ont été malmenés depuis deux décennies par un soutirage accéléré, mais hélas non accompagné de mesures de conservation et de rénovation des techniques d’exploitation ».
Cette situation est due essentiellement au « retard dans la rénovation des techniques d’exploitation et à l’absence d’initiatives en matière d’amélioration des taux de récupération, d’une part, et de développement avec mise en production rapide des nouveaux gisements découverts même s’ils sont de petite taille, d’autre part ».
Il s’agit de manque d’initiatives en matière de suivi de l’état des puits en production et d’insuffisance du renouvellement des réserves: « Ce sont deux chantiers importants que nous sommes décidés plus que jamais à faire avancer dans les meilleurs délais », insiste-t-il.
Dans ce cadre, le ministre a mis en exergue l’importance de promulguer les 43 décrets d’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, pour permettre le lancement d’une large campagne de promotion du partenariat aussi bien en amont qu’en aval.
Pour ce faire, le ministère a mobilisé pas moins de 70 cadres de haut niveau, organisés au sein de 7 groupes de travail et un comité de pilotage, et qui ont pu préparer jusqu’à maintenant 25 décrets exécutifs alors que le reste devrait être finalisé avant la fin de l’année 2020, rappelle le ministre.
Concernant les instructions du président de la République relatives à la réduction des dépenses de Sonatrach, M. Attar a rassuré qu’elles n’auront pas d’impact sur les capacités d’investissement et d’exploration pétrolière et gazière de la compagnie.
Il s’agit, a-t-il expliquer, « de supprimer les dépenses et les charges inutiles, (….) de réduire les coûts d’exploitation, (…) de privilégier l’intégration nationale, surtout en matière de sous-traitance dans tous les domaines, pour réduire les importations ».
Le ministre a préconisé, dans le même ordre d’idées, « de différer légèrement et à court terme les investissements qui n’ont aucun impact immédiat sur les capacités de production ou de valorisation, de privilégier le partenariat en matière d’exploration et de grands projets structurants pour alléger le poids en matière d’investissement sur Sonatrach et de réorganiser et centrer les activités de Sonatrach sur ses métiers de base, avec des règles d’éthiques universelles ».