L’étau dont les deux mâchoires sont formées par les enquêteurs mandatés par le magistrat de la Cour suprême et ceux de l’Inspection Générale des Finances (IGF) se resserre sur l’ancien ministre de l’intérieur puis Premier ministre, Noureddine Bedoui.
Bedoui, dont le nom est déjà cité dans plusieurs dossiers, est cette fois rattrapé par l’affaire dite «Kherbouche ». Un nouveau dossier, désormais, en cours d’instruction au niveau du pôle spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed.
Ce dossier, dans lequel est impliqué celui qui autrefois faisait partie des « trois B », « est transféré au niveau du pôle spécialisé du tribunal de Sidi-M’hamed qui se chargera des suites à donner à l’affaire. » Note d’ailleurs notre confrère Le Soir d’Algérie, dans sa dernière livraison, se basant sur des sources dignes de foi.
Cette fois, Bedoui est cité en qualité « d’ancien ministre de l’Intérieur ayant assisté à l’inauguration d’un groupe spécialisé dans l’agro-industrie à Tlemcen appartenant à une fratrie, les Kherbouche, très connue dans l’ouest du pays. » Ajoute-t-on de même source.
L’enquête, concernant cette affaire, a été ordonnée par le magistrat de la Cour suprême en janvier 2019, et appuyée par une expertise minutieuse menée par une équipe de l’IGF, qui a livré des révélations compromettantes pour Bedoui.
Dans ce dossier, l’enquête révèle qu’en dépit de toutes les réserves émises, les Kherbouche ont réussi à contourner une batterie de lois et de réglementations qui l’empêchaient d’entrer en activité, avec en sus le niet catégorique de Youcef Yousfi, alors ministre de l’industrie. « Les investigations menées mettent d’abord l’accent sur le fait que l’inauguration faite en présence de Bedoui a été suivie d’une entrée en activité du groupe en dépit de toutes les réserves émises sur le sujet par les parties concernées. » Est il ainsi noté, après qu’une commission « interministérielle » chargée d’étudier les dossiers des concessionnaires automobiles et matériels roulants avait émis un avis inverse et jugé le projet faisable.
L’enquête qui met en évidence de nombreuses irrégularités, révèle que l’entreprise « Kherbouche » finit par trouver rapidement les moyens de contourner la législation et entamer ses activités. En 2018, le groupe Kherbouche dépose une demande d’autorisation pour les marques SAME, Lamborghini et complète le dossier Deutz Fahr au sujet duquel des réserves ont été émises par la commission chargée d’étudier le dossier.
Le projet de montage et commercialisation de tracteurs a, néanmoins, saigné le trésor public et l’opération d’importation des tracteurs agricoles aura sérieusement entamé les réserves de change. Les pertes sont estimées à 13 737 516, 82 euros et 100 296 dollars. L’exonération des taxes douanières de 2015 à 2017 qui ont profité au groupe Kherbouche ont occasionné un manque à gagner de 5 560 638, 51 DA au Trésor public. Est-il indiqué.