L’accord entre l’OPEP et des producteurs Non OPEP pour une participation à la limitation de la production entraine une appréciation sensible des cours du baril. Le changement saoudien et l’engagement russe ont permis ce début de renversement de tendance.
Lundi matin, en Asie, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en janvier, gagnait 2,28 dollars à 53,78 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en février, gagnait 2,29 dollars, à 56,62 dollars.
Les marchés réagissent ainsi positivement à l’accord conclu samedi à Vienne qui porte sur l’engagement de 11 pays producteurs non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de diminuer leur production de 558.000 barils par jour (bpj), la Russie prenant la part la plus substantielle avec une réduction de 300.000 bpj.
Un accord historique car c’est la première fois depuis 2001 que l’OPEP et les pays producteurs non membres de l’organisation s’entendent sur une limitation de la production. Outre la Russie, onze pays hors Opep étaient représentés ou avaient envoyé leurs engagements à la réunion de Vienne : Azerbaïdjan, Bahreïn, Bolivie, Brunei, Guinée équatoriale, Kazakhstan, Malaisie, Mexique, Oman, Soudan et Soudan du Sud.
Le ministre russe du pétrole, Alexander Novak a également annoncé la mise en place d’un comité de surveillance de l’accord impliquant trois pays de l’Opep ainsi que deux pays non Opep. Une mesure destinée à surveiller le respect des quotas et à répondre aux analystes qui prédisent – ou tablent – sur de l’indiscipline chez les producteurs.
L’accord a été bien perçu par les marchés au point d’occulter une nouvelle qui habituellement aurait fait réagir les traders : la production de pétrole de l’Arabie saoudite a atteint un record en novembre avec 10,72 millions de barils par jour (bpj) contre 10,625 millions de bpj en octobre. Il est vrai que Riyad a envoyé un message rassurant en indiquant qu’elle irait au-delà de ses promesses initiales.
Pour rappel, le prix du baril qui était de 115 dollars à la mi-2014, a plongé durablement sous la barre des 50 dollars, atteignant parfois les 29 dollars. Le recul des cours a impacté en partie la production du pétrole de schiste américain – qui a fait montre d’une résilience inattendue – mais il a pesé lourdement sur les revenus des pays pétroliers. Y compris l’Arabie saoudite engagé dans une guerre couteuse au Yémen.
M. Nouredine Boutarfa a indiqué que l’accord OPEP-non OPEP est ouvert à d’autres pays non-membres. La baisse totale des pays membres et hors OPEP, qui est de 1.750.000 barils/jour, « est un très bon signal pour le marché ».
» L’objectif est d’atteindre une moyenne sur six mois 1.750.000 baril/j, il est clair que le premier trimestre 2017 sera assez difficile. Au cours du premier trimestre on pense au moins atteindre les 90% de ce qui est convenu et les pays participants se sont engagés à notifier les baisses aux compagnies « .
Le changement d’attitude de l’Arabie saoudite et l’engagement, fort, de la Russie, a permis de parvenir à ces accords. Reste à les tenir et à les faire respecter. Les marchés semblent parier qu’ils le seront.