Le candidat aux élections présidentielles d’avril 2014, Ali Benouari, a confirmé solennellement mercredi à Alger l’annonce de sa candidature à la magistrature suprême lors d’une réception sobre organisée à l’intention des médias nationaux.
L’ancien ministre délégué au Trésor en 1991 avait annoncé le 1ernovembre dernier sa candidature à la présidentielle à partir de Genève en Suisse où il est établi. « J’avais choisi cette date hautement symbolique pare que le 1erNovembre 1954, des Algériens déterminés ont préféré risquer leur vie et leurs biens plutôt que de vivre dans l’indignité, le déshonneur et la misère », explique-t-il d’emblée en présence de son staff de campagne. « Plus d’un demi-siècle après l’Indépendance (1962), et en dépit des progrès indéniables accomplis, nous devons avoir la franchise de reconnaître que nous avons échoué à créer un Etat moderne et social tant rêvé », a-t-il déploré. Mais pour M. Benouari, il serait trop facile de rejeter la responsabilité de l’échec sut tels ou tels hommes en particulier. « Car, dit-il, ils sont des milliers d’hommes à avoir servi le système et à s’en être servi ». Il admet que c’est le modèle de gouvernance adopté qui en est responsable. D’après lui, l’échec de ce modèle de gouvernance plus que jamais appelé à changer, est visible à tous les niveaux : social, économique et moral. « Et cela malgré les fabuleuses ressources financières dont nous avons pu disposer et qui sont par ailleurs le fruit d’une nature généreuse qui nous a abondamment fourni en pétrole et en gaz », lance Benouari dont le programme justement est conçu à partir de l’analyse de ces échecs. Un programme, souligne-t-il, qui indique les moyens qui permettront aux algériens de reprendre en main leur destin et amorcer le redressement durable tant attendu.
Les réformes politiques d’abord
Le programme du candidat Benouari se fixe comme priorité la réalisation de réformes politiques et institutionnelles qui passent, d’après lui, avant les réformes économiques, sociales et culturelles. Concrètement, Ali Benouari s’engage, s’il est élu président, à prendre comme première mesure de dissoudre le Parlement et ensuite réviser la loi électorale. Il installera un gouvernement de technocrates qui sera chargé de conduire une transition et ouvrera le champ aux associations sans la moindre restriction. Il lancera la création de 48 Fonds de développement régionaux pour permettre l’éradication totale du chômage par la création d’un million d’entreprises en 5 années. Un objectif loin d’être chimérique, selon Benouari. Il promet d’assurer l’équité devant l’impôt, d’introduire le marché informel dans le circuit formel de telle manière à mettre un terme au transfert illicite de capitaux à l’étranger au bénéfice de l’économie nationale.
Pour une relation « apaisée » et non conflictuelle avec le Maroc
Pour sa politique internationale, le candidat Benouari plaide pour une relation « apaisée » et non conflictuelle avec le voisin marocain. Sur la question du Sahara Occidental, Benouari affirme s’en remettre à la légalité internationale, ajoutant que la solution à ce dossier réside dans les cadres internationaux que sont l’Union africaine (UA) et les Nations Unies. Interrogé sur son appréciation du programme de l’actuel président après 15 années à la tête du pays, Ali Benouari a été catégorique. « Il n’y pas que M. Bouteflika qui a échoué. Avant lui, Boumediene aussi ! Tout le système a échoué depuis 1962 », assène-t-il sans être plus explicite.
A propos de la récente diatribe du SG du Front de libération national (FLN), Amar Saïdani, contre le chef du DRS, Ali Benouari a critiqué la sortie du chef du parti de la majorité, la qualifiant de « précédent grave » et d’acte « antinational ». Avant d’accuser M. Saïdani de chercher des « objectifs inavoués » en s’en prenant à l’armée. « Il ne faut pas affaiblir l’armée ni les capacités de défense du pays dans les conditions actuelles », dit-il.
Né en Algérie en 1951, Ali Benouari est père de 3 enfants. Il est titulaire d’un DES en sciences économiques et d’un diplôme de l’Institut d’études politiques (IEP) d’Alger. Il entre en 1975 à la Banque centrale d’Algérie. Après son départ forcé du gouvernement dans les années 1990, il s’installe à Genève en Suisse où il fonde Ecofinance, une société de conseils en partenariats industriels et financiers.