Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, est venu mardi sur Radio M, lancer des signaux d’espoir sur l’imminence de « l’effondrement du régime ». Si le système s’accroche encore à l’axe Bouteflika 4, « c’est tout le chapiteau du cirque Amar qui va s’effondrer », a-t-il annoncé.
Candidat déclaré à la présidentielle d’avril, Soufiane Djilali est resté cohérent avec son discours critique au régime, qu’il a déployé depuis son retour sur la scène politique il y a quelques années avec son parti Jil Jadid. Interpellé sur la guerre larvée que se livrent différents protagonistes du système pour le maintien au pouvoir, le président de Jil Jadid estime que « la fin du système est arrivée ». « Nous vivons la fin d’un régime, d’une époque, d’une génération. L’extinction est lente mais elle est inéluctable, » a-t-il déclaré sur l’émission Invité du Direct de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent.
Pour Soufiane Djilali, le système s’est piégé « dans ses propres contradictions historiques qu’il a étouffées depuis des décennies avec la répression, la corruption et l’argent ». Mais cette politique a atteint ses limites et les signes les plus apparents de ce conflit au sommet sont, selon lui, l’étalage de ces « soubresauts » sur la voie publique, dont la plus résonnante et l’attaque frontale du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, contre le patron des services spéciaux, le général Mohamed Mediène. C’est, pour Soufiane Djilali, « un signe que le régime a explosé de l’intérieur » et, dit-il, « ce que nous voyons sous nos yeux, c’est l’effondrement d’un système qui a régenté l’Algérie depuis 50 ans».
« Désir de vie » de la nouvelle génération
Face à la vieille caste qui s’accroche coûte que coûte au pouvoir, Soufiane Djilali oppose le « désir de vie de la nouvelle génération d’algériens, très différente de l’ancienne », et qui porte de nouvelle valeurs et une nouvelle vision du monde. « C’est à travers cette fenêtre de tir que l’Algérie va inéluctablement changer », a-t-il dit. Ce désir, Soufiane Djilali dit le tenir de ses descentes sur le terrain et ses contacts avec les citoyens lors de sa campagne de récolte des signatures pour faire valider sa candidature à la présidentielle. « Nous avons été très agréablement surpris par la réaction des citoyens qui nous accordent leurs signatures, » a-t-il dit. Bien que la tendance lourde au sein de la population, est à la désaffection vis-vis de la chose politique, Soufiane Djilali considère néanmoins que les jeunes entre 20 et 30 ans « sont en attente, ils ont envie de participer à la vie politique et je suis assez stupéfait de cet engouement chez cette catégorie », a-t-il conclu. A contrario, la génération âgée de 40 ans et plus, qui vit dans la désillusion totale car « traumatisée par les années de violence et déçue par les années Bouteflika », conclut le président de Jil Jadid.
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