Intervenant à la Conférence nationale sur le commerce extérieur, le Président de la Fédération algérienne de l’agroalimentaire, Abdelawahab Ziani a rappelé que le Sénégal avait promis aux investisseurs algériens de bénéficier, à partir d’avril 2015, de la non-double imposition des marchandises destinées aux pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Lors de la première journée de la Conférence nationale sur le commerce extérieur qui se tient au Palais des Nations, à Alger, aujourd’hui et demain, les intervenants, ministres, hommes d’affaires et syndicalistes ont relevé la nécessité de se tourner vers le continent noir dans le but de sortir de la dépendance des hydrocarbures, et ce, à travers l’encouragement des exportations des produits algériens vers les pays africains.
L’exportation de produits algériens, tout comme le tourisme, « a fait l’objet d’une grande négligence de la part des politiques », a estimé Abdelamadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), pour qui « la bataille de l’exportation des produits nationaux passe tout d’abord par la bataille de la production nationale ». La production nationale est aussi à promouvoir, a-t-il affirmé, pour assurer la couverture du marché intérieur envahi par les importations. « La production nationale est une question de souveraineté nationale », a-t-il souligné sous les applaudissements de la salle.
Pour renforcer la production nationale et les exportations, Abdelmadjid Sidi Saïd a présenté 16 recommandations, dont la révision du processus qui consiste à payer la marchandise avant sa réception, l’arrêt immédiat des exportations effectuées par des opérateurs étrangers et le renforcement des démarches diplomatiques visant à accompagner les exportateurs algériens, notamment en Afrique.
Ramtane Lamama : « La diplomatie est au service de l’économie »
Le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, présent également à cette séance inaugurale de la conférence, en compagnie d’autres ministres (Finances, Industrie, Agriculture, Commerce), a affirmé que la diplomatie algérienne était au service de l’économie et du commerce extérieur du pays, et que son ministère s’était doté d’un département chargé de la promotion et du soutien aux échanges économiques de l’Algérie : « Ce département aura parmi ses fonctions, l’allègement des procédures d’obtention de visa à fin de faciliter la circulation des commerçants et des marchandises. »
Ramtane Lamamra a invité les investisseurs algériens à s’orienter vers l’Afrique, notamment l’Afrique subsaharienne, qui représente un énorme potentiel d’échanges commerciaux : « Les exportations algériennes vers l’Afrique subsaharienne ne représentent que 0,15% de l’ensemble de nos exportations pour un continent de plus d’un milliard d’êtres humains », a-t-il déploré.
Représentant les organisations patronales, le Président de la Fédération algérienne de l’agroalimentaire Abdelwahab Ziani, a expliqué que l’Algérie pouvait « exporter des produits certifiés, dont la qualité est reconnue par le consommateur algérien et qui se sont imposés sur le marché national, à des prix africains ». Pour lui, il est indispensable de s’orienter vers le grand marché de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Abdelwahab Ziani a indiqué que président sénégalais Macky Sall avait promis aux investisseurs algériens de bénéficier, à partir d’avril 2015, de la non-double imposition des marchandises destinées aux pays de la CEDEAO. Il a noté, toutefois, que les ports algériens sont plus adaptés à l’importation qu’à l’exportation, appelant à la location d’espaces portuaires dédiés à l’exportation et à la création de ports sec, avec des guichets servant uniquement à l’exportation.
Lire aussi sur ce même sujet :
Une loi de finances complémentaire corrigera les errements du commerce extérieur (Abdelmalek Sellal)