Aucun patient en soins intensifs selon le dernier communiqué du ministère de la Santé, mais les contaminations ont redémarré depuis une semaine.
Plusieurs laboratoires médicaux d’Alger ont signalé une reprise du nombre de tests PCR ou sérologiques positifs cette dernière semaine. « Il y a des patients qui viennent se tester à cause d’une toux persistante ou d’une fatigue inexplicable. Il y a aussi parfois des candidats au voyage qui ne développent pas de symptômes particuliers et qui se découvrent contaminés.
Nous n’avions rien de semblable, il y a quinze jours » explique Mouna, une technicienne de la santé en charge des opérations dans un laboratoire des hauteurs d’Alger. Un autre laboratoire à l’est de la capitale notait la même tendance jeudi ; « c’est la semaine ou nous avons eu le plus de cas positifs depuis deux mois » confirme Samir, un des infirmiers qui y pratique les prélèvements.
De nombreux témoignages recoupent cette tendance de la reprise des tests positifs à la Covid-19 après de longues semaines de calme plat. Les chiffres officiels, toujours irréalistes par leur faiblesse, du ministère de la Santé corroborent cette tendance à la reprise, sans alarmisme à ce stade.
Pour Farid, résident dans un CHU d’Alger Ouest, « Il est tout à fait normal que le virus réapparaisse chez nous alors qu’il n’a jamais cessé de circuler chez nos voisins du nord de la Méditerranée. C’est à l’inverse le fait que nous soyons restés totalement à l’abri de la pandémie entre deux épisodes qui nous a plutôt interpellé ce printemps dernier ».
Une reprise sous observation
La communauté médicale ne paraît pas s’alarmer outre mesure de ce nouveau retournement de la courbe des contaminations en cours en Algérie. Il semblerait que le variant Omicron et les sous-variants qu’il a généré occupent cette fois la totalité du spectre des contaminations. Il ne sont réputés dangereux que pour les personnes les plus vulnérables, immunodéficientes et non vaccinées.
L’Europe arrive, depuis un semestre, à faire cohabiter une activité économique et sociale normale avec Omicron en ajustant les contraintes publiques en fonction de la jauge des contaminations par 100 000 habitants et des places occupées en soins intensifs. Ainsi, le port obligatoire du masque dans les espaces clos a été suspendu puis restaurer plusieurs fois dans plusieurs pays, de même que la présence du public dans les évènements sportifs. « Il est difficile de parler du début d’une 5e vague de la pandémie en Algérie » estime le résident Farid, « il faudra plus de recul, les deux semaines prochaines, pour évaluer la vitesse de circulation du virus et surtout son agressivité ».
L’Algérie a connu 4 vagues pandémiques, deux en 2020 (mars –avril puis octobre-novembre) et deux en 2021, juillet-aout avec le Delta puis décembre-janvier avec Omicron. Le retour au port du masque pourrait cependant être la première mesure qui tomberait si la reprise des contaminations se consolidait dans les prochains jours.
Par Samy Injar