Le café presse politique de Radio M a débriefé les messages codés de Merkel aux Algériens grâce au confrère Kamel Daoud un de ses interlocuteurs à Alger invité du CPP. Sinon la purge dans l’encadrement de l’ANP capte toutes les attentions.
Les changements se sont poursuivis à la tête de l’ANP entre deux numéros du CPP, le talk politique le plus débridé de la place. Conséquence, les participants au premier numéro de l’année ont du mettre à jour leur analyse au sujet de ce qui se passe à la tete de l’armée algérienne. « Pour moi la présidence et l’Etat major agissaient de concert, maintenant j’ai des doutes » a résumé Said Djaafer. Les changements, lourds à la tête des forces terrestres, des forces aériennes et du secrétariat général du ministère de la défense nationale (MDN) ont modifié les lectures. Ahmed Gaid Salah n’a pas peut être plus du tout la main sur ce chamboulement comme il a tenté de le laisser paraître dans sa première phase. Pour Hacene Moali, c’est plutôt le chef d’Etat major qui est bénéficiaire de ces changements, et c’est lui qui en serait l’inspirateur. « Spéculations, le roman du pouvoir est le plus fascinant des romans » épilogue Kamel Daoud pour qui il s’agit de mouvements exorciser l’immobilité, trait fort du régime politique actuel. Les membres du café presse politique se sont également posé la question de savoir si Ahmed Gaid Salah n’est pas entrain de subir les foudres de la vengeance (pas très froide cette fois) du clan présidentiel, qui n’aurait pas admis d’avoir à lâcher un des siens, le général Hamel ex patron des services de police, affaibli et abattu avec zèle par une enquête militaire soutenue par Ahmed Gaid Salah pour créer l’illusion. Autre interrogation, jusqu’ou iront les mesures de rétorsion contre cinq généraux frappés par une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), et dont les domiciles ont subi des perquisitions la semaine dernière sur réquisition du tribunal militaire de Blida.
En deuxième partie d’émission le CPP s’est interrogé sur le sens de la visite d’Angela Merkel en Algérie. Kamel Daoud qui l’a rencontré lundi dernier a expliqué quel était l’agenda de la Chancelière en Algérie. Pour l’écrivain- chroniqueur, les occidentaux – à travers les propos de Merkel – ne veulent plus revivre le scénario de la Syrie. Ils vont s’accommoder de la stabilité – « immobilité » dans le cas de l’Algérie pour éviter les dérives des changements. L’agenda est alors courtermiste et économique. En règle générale les participants au CPP se sont accordés à trouver que le régime algérien a, dans son projet, de 5e mandat, tiré un profit politique évident de l’affichage de la chancelière à Zeralda avec le président Bouteflika. La contre partie ? L’acceptation par Alger de l’expulsion des quelques 4000 migrants algériens en situation non régulière en Allemagne. Un accord qu’Alger n’’aurait sans doute pas accepté s’il n’avait tant besoin de la photo de Merkel à Zeralda.
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