Face au stress hydrique, l’Algérie déploie un plan ad hoc, articulé notamment sur le recours aux « eaux non conventionnelles », notamment le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées.
L’évaporation des eaux de surface va accélérer la raréfaction de cette denrée vitale qu’est l’eau potable, estiment les spécialistes ; aussi, les deux ministres des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, et des Energies et des Mines, Mohamed Arkab, convient-ils les cadres de leurs départements ainsi que le P-DG de l’Algerian Energy Company (AEC) et le directeur général de l’ADE à examiner les moyens de renforcement des capacités nationales de dessalement d’eau de mer.
Le dessalement de l’eau de mer est une option incontournable pour l’Algérie et ce d’autant que les prévisions du Centre de recherche de dessalement au Moyen-Orient, indiquent que l’Algérie devrait se classer derrière l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et les USA en termes de capacité de production d’eau potable à partir d’eau de mer.
Selon Mihoubi « l’Algérie compte actuellement 11 grandes stations de dessalement d’eau de mer qui produisent plus de 561 millions M3 par an », ajoutant que son secteur s’atèle actuellement à la réalisation de nouvelles stations dans les régions qui enregistrent un déficit en ressources en eau, pour élever les capacités de production à 2 milliards M3 par an d’ici 2024.
Mihoubi signale en outre que « l’Algérie recourt actuellement, en matière d’approvisionnement en eau potable, principalement aux eaux souterraines, suivi par les eaux de surface à raison de 33 %, puis de l’eau dessalée avec un taux proche de 17 % ».
Les ressources en eau de l’Algérie atteignent leurs limites…Comment sauver l’agriculture ?
Sans eau, pas d’agriculture. Les changements climatiques ont imposé un bouleversement des tendances pluviales, notamment en Algérie, classée 29e pays le plus touché par la sécheresse, d’après un classement établi par l’organisation Word Ressources Institute (WRI).
Les pouvoirs publics algériens redoublent d’efforts et d’imagination afin de sauver l’agriculture, voire faire mentir les prévisions les plus pessimistes des experts, à l’instar de cette annonce du Directeur de l’Agence nationale algérienne pour les changements climatiques, énoncée depuis quelques années déjà : « La crise du climat va aggraver la dégradation des ressources naturelles dans les hauts plateaux et toutes les régions steppiques qui constituent de véritables potentiels agricoles ‘ devant ‘ assurer la sécurité alimentaire ‘ de l’Algérie ».
Outre le recours au dessalement de l’eau de mer, l’Algérie mise également sur l’épuration des eaux usées. Ainsi, plusieurs projets de stations d’épuration ont été réalisés, à l’instar du projet localisé à Mahelma (Ouest d’Alger) d’une capacité de 40.000 m3/j, mis en service en début d’année, en attendant la réception de la station d’El-Hamiz dédiée à l’alimentation de plusieurs communes des régions centre et est de la capitale.
Ces infrastructures viendront appuyer celles livrées par l’ADE en 2020, à savoir plus de 2.000 stations de pompage, plus de 100 stations de traitement d’eau, 20 stations de déminéralisation et 13 stations monobloc de dessalement de l’eau de mer.
L’Algérie compte quelque 200 stations d’épuration des eaux usées réparties sur le territoire national. La baisse de la pluviométrie s’est caractérisée par un taux de remplissage national des barrages de 44,5% seulement, selon l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) qui précise que les 80 barrages actuellement en exploitation fournissent 7,7 milliards de m3, sur l’ensemble du pays, alors que le potentiel national global en ressources hydriques ne dépasse pas 23,2 milliards m/3 par an, toutes ressources confondues.