Avec la médiatisation du conflit juridique FBI-Apple, la frontière entre la protection de la vie privée dans l’usage privé ou professionnel de l’Internet, et le droit de décortiquer le flux data des internautes pour renforcer la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et tout usage illicite des services numériques dans la vie traditionnelle, est soumise à rude épreuve. Pour rappel, Un juge fédéral a demandé à Apple d’assister les enquêteurs de la police fédérale américaine dans le déchiffrage des données personnelles stockées dans l’iPhone de l’un des assaillants qui a tué plusieurs personnes à San Bernardino en décembre aux Etats Unis. Plusieurs analystes estiment qu’à travers cette affaire, la justice américaine veut obliger les entreprises à remettre, aux services de sécurité, les clés de décryptage du trafic data chiffré, généré par leurs serveurs et terminaux. En clair, les agences gouvernementales et autorités américaines chargées de l’application du droit veulent contraindre Apple à désactiver, dans l’iOS, le système d’exploitation des terminaux mobiles (iPhone et iPad), l’option qui supprime définitivement la totalité des données sur un terminal après dix tentatives infructueuses de saisie du mot de passe. Ce qui peut paraître rigolo dans cette affaire, c’est que l’administration judiciaire américaine s’appuie sur la loi « All Writs Act », qui date du 18ème siècle, pour forcer les entreprises à démanteler leurs propres dispositifs de chiffrement des données destinés à protéger la vie privée des utilisateurs.
Cela paraît tellement anachronique, et ridicule à la fois, de recourir à une loi qui date d’une époque où l’électronique numérique et l’informatique n’existaient pas, pour mettre en péril tout procédé totalement technologique destiné à protéger la sécurité des internautes. Aujourd’hui, la généralisation de l’utilisation de l’encryptage des données est devenue vitale pour un Internet sain. Revendiquée par plusieurs compagnies IT, la généralisation de l’encodage des données permet uniquement aux personnes détentrices d’une clé spécifique de les déchiffrer. De jour en jour, le chiffrement des données s’effectue avec plus de performance, ce qui met nos emails, nos recherches en ligne, et nos terminaux, à l’abri des actes malveillants. Finalement, cette affaire qui oppose Apple au FBI montre bien la confrontation entre les partisans de la gouvernance traditionnelle des sociétés et ceux qui prônent un changement radical. Un changement qui permet à Apple, une entreprise high-tech, d’être plus au courant que la police fédérale américaine (FBI) de ce que font les américains et autres internautes avec leurs terminaux mobiles.