Le Maroc a fait des progrès au cours de la dernière décennie pour réduire la pauvreté, mais il reste encore beaucoup à faire pour accroître les emplois, réduire les inégalités et améliorer l’éducation et l’accès aux infrastructures de base, selon les conclusions de la mission de l’équipe du FMI qui a séjourné au Maroc du 5 au 17 novembre 2014.
« Il est important que les autorités poursuivent les réformes entreprises pour stabiliser l’économie, renforcer la compétitivité et jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive », a déclaré le chef d’équipe du FMI, Jean-François Dauphin. Dans sa déclaration de fin de mission transmise à la PANA mardi, Dauphin a observé que les fondamentaux économiques solides et la mise en œuvre d’une forte politique ont contribué à stabiliser l’économie marocaine, en dépit des vents contraires auxquels il a dû faire face.
« Après une récolte exceptionnelle en 2013, la production agricole a baissé et devrait faire baisser la croissance du Pib en 2014 à environ 3 pour cent, malgré une reprise récente de l’activité non-agricole », a-t-il relevé. Selon le communiqué, l’inflation au Maroc reste faible. Le déficit du compte courant extérieur se réduit et devrait atteindre environ 6 pour cent du Pib. Les réserves internationales se sont également améliorées.
« Cette performance reflète en partie la hausse des exportations des industries nouvellement développées, ainsi que la baisse des importations des biens d’équipement et d’énergie, cette dernière étant principalement due à la baisse récente des prix du pétrole », a déclaré Dauphin, notant que le déficit budgétaire est en recul depuis sa pointe de 2012, notamment en raison des mesures prises par le gouvernement.
Dette publique stable
La dette publique a augmenté mais reste durable, tandis que la croissance devrait atteindre près de 4,5 pour cent en 2015, les secteurs non-agricoles continuent de s’améliorer et les rendements du secteur agricole poursuivent une tendance normale. Cependant, Dauphin a souligné que l’économie marocaine est toujours confrontée à des risques externes de détérioration importants, notamment en relation avec la croissance en Europe.
« En ce qui concerne le secteur extérieur, nous saluons l’amélioration continue de la balance courante, des réserves extérieures et de la résilience de l’économie aux chocs extérieurs », a-t-il souligné. « Cette amélioration est due en partie à l’émergence de nouvelles industries d’exportation, ce qui a atténué l’impact des chocs sur les exportations traditionnelles « .
De l’avis de l’équipe du FMI, le redoublement des efforts pour améliorer l’environnement des affaires, la transparence, la concurrence et la gouvernance sont importants pour soutenir la compétitivité et le potentiel de croissance au Maroc. En outre, l’équipe a noté qu’une plus grande souplesse dans le régime de taux de change, en coordination avec les autres politiques macro-économiques et structurelles, aiderait aussi à soutenir la compétitivité et améliorer la capacité de l’économie à absorber les chocs. « Le secteur financier reste solide dans l’ensemble », a déclaré Dauphin, ajoutant: « Nous soutenons les efforts de la Banque Al-Maghrib pour renforcer la surveillance, notamment celle des activités transfrontalières des banques marocaines à la lumière de l’expansion rapide de certaines banques en Afrique subsaharienne.
Renforcement du secteur financier
» L’adoption de nouvelles lois bancaires et de celles relatives à la Banque centrale devrait contribuer à renforcer le secteur financier. Nous saluons également les efforts des autorités pour améliorer l’inclusion financière et l’accès au crédit». Les discussions de l’équipe du FMI avec les autorités marocaines sont centrées sur les consultations 2014 au titre de l’Article IV, ainsi que sur la première revue des résultats économiques dans le cadre du dispositif de la ligne de précaution et de liquidité (Pll) approuvée en juillet 2014.
Selon la déclaration de l’équipe, les discussions ont porté sur les politiques pour consolider les progrès récents en matière de stabilisation macro-économique et pour jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive. En juillet 2014, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 24 mois en vertu de la ligne de précaution et de liquidité d’un montant équivalent à environ cinq milliards de dollars.