Le groupe aéronautique canadien Bombardier a annoncé son intention de délocaliser une partie de ses usines de Belfast (Irlande du Nord) au Maroc.
C’est ce qu’a révélé dernièrement le quotidien irlandais « The Belfast Telegraph ». Le constructeur aéronautique canadien a « confirmé le transfert de certaines de ses activités, car il lui était impossible de rester compétitif en Irlande du Nord », rapporte le quotidien local qui ajoute que la société emploie plus de 5.000 personnes à Belfast, mais a besoin de délocaliser une partie de sa production vers d’autres destinations plus compétitives, afin d’optimiser les coûts ainsi que les revenus et les ventes.
Avec ses 80 sites mondiaux et 73 000 employés, la société qui a réalisé un bénéfice de 20,1 milliards dollars en 2014, a enregistré une perte estimée à 4,9 milliards de dollars au cours du troisième trimestre de l’année dernière. « Il est absolument essentiel que nous continuions à transférer une partie de nos opérations dans lesquelles nous ne sommes plus compétitifs afin que nous puissions assurer, à l’avenir et à long terme, notre présence en Irlande du Nord », a indiqué la société canadienne. Les activités concernées sont celles relatives à la série C de jets fabriqués par le groupe canadien.
A plusieurs reprises, la multinationale a fait part de son intention de renforcer ses activités au Maroc au regard de l’attractivité du pays, mais aussi de la maturité de l’industrie du secteur. Face aux critiques des syndicats irlandais, le management de la société a fait remarquer qu’il envoie régulièrement des groupes de travail de Belfast au Maroc, au Mexique et sur d’autres sites à travers le monde et accueille également des groupes de travail d’autres pays à Belfast.
A noter que l’année dernière déjà, la société a également annoncé la délocalisation d’une partie de ses opérations du Québec vers le Maroc, le Mexique et l’Inde dans le cadre de ses plans de réduction des coûts.
Le Maroc, qui a réussi à mettre en place, ces dix dernières années, une industrie aéronautique ambitieuse estimée à hauteur de 1 milliard de dollars, s’évertue à donner le signal aux marchés qu’il est prêt à devenir un acteur mondial dans le secteur de l’aéronautique. Ce nouveau domaine industriel, qui emploie 10.000 personnes, participe à hauteur de 5% des exportations du pays.
L’inauguration, en septembre 2013, de la plateforme industrielle de Midparc de Nouaceur par le roi du Maroc, Mohammed VI, pour un coût global de 887 millions de dirhams (1 dollar=9,5 dirhams), permet d’accélérer le développement du secteur. Le canadien Bombardier, déjà présent au Maroc, a ouvert le premier ses portes dans cette plateforme, avec à la clef, 200 millions de dollars d’investissements et, à terme, 850 emplois directs et 4500 indirects d’ici à 2020. Cette usine produit des composants mécaniques et des sous-ensembles pour les ailes du Canadair regional jet (CRJ), un avion de transport régional. Des opérations jusqu’ici réalisées notamment à Belfast.
A signaler qu’au total, le groupe aéronautique canadien a acheté 55 000 m² de terrains industriels au sein de la zone franche d’exportation Midparc. Ces emprises sont toutes situées tout au fond de la zone franche notamment parce que la hauteur de l’usine est exceptionnelle par rapport au reste des bâtiments industriels que prévoient les gérants de Midparc. Ce site industriel a le statut de zone franche d’exportation. Les entreprises y bénéficient (à l’export seulement) d’une exemption d’impôts sur les sociétés pendant 5 ans, puis d’un taux réduit à 8,75%, une exonération de TVA. Ainsi qu’un libre rapatriement des bénéfices. Les activités réalisées sur le marché marocain sont, elles, soumises à la fiscalité de droit commun.