Temps durs pour la liberté de la presse et d’expression en Algérie. Plus d’un mois après la mise sous mandat de dépôt du journaliste et directeur de radio M et Maghreb Émergent, Ihsane El Kadi, un autre journaliste, réputé sur la scène médiatique nationale, a été placé en gade à vue, samedi en fin de journée.
Le journaliste, Saad Bouakba, qui a publié, mercredi dernier, une chronique polémique, a été interpellé hier samedi 4 février et placé en garde à vue au commissariat centrale (Rue Colonnel Amirouche) à Alger-Centre, selon plusieurs sources.
L’interpellation du journaliste, fort de ses 50 années d’expérience, a eu lieu suite à une auto-saisine du procureur de la république du tribunal de Dar El-Beida (Est d’Alger), indique la chaine de télévision EL Hayat.
Le média affirme que « l’instruction a été ouverte suite à une plainte déposée par plusieurs associations », pour « publication et diffusion de discours de haine et apologie du racisme », en réaction à la dernière chronique journalistique, publiée dans le média en ligne, Al-Madar.
Dans sa chronique, qui continue à faire polémique, notamment sur les réseaux sociaux, Saad Bouakba a écrit que la population de Djelfa, connue pour sa participation massive aux élections, a été promue de « troupeau moutonnier politique » aux « vaches politiques », après la décision des autorités d’implanter un projet qatari d’élevage de vaches dans la région de Berrine. Une opinion qui a donné lieu à beaucoup d’interprétations et enflammé les réseaux sociaux.
Dans un nouvel et long article, publié sur le site El Madartv, Saad Bouakba a assuré que ses propos ont été déformés par les « marchands des malentendus ». Il raconte son histoire avec la région et son estime à ses habitants avant de leur présenter des excuses.
Selon El hayat, il devrait être présenté demain ou après-demain devant le procureur de la République.