Le marché algérien des véhicules se tasse, concurrencé par l’immobilier public - Maghreb Emergent

Le marché algérien des véhicules se tasse, concurrencé par l’immobilier public

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L’âge d’or pour les concessionnaires automobiles en Algérie est révolu. Le marché du neuf, tout comme celui de l’occasion, enregistrent une chute brutale des ventes, concurrencés par les programmes immobiliers publics et une réorientation de l’épargne des ménages vers d’autres placements.

 

Les concessionnaires des différentes marques semblent avoir anticipé la baisse de la demande, en réduisant le volume de véhicules importés. Selon les dernières statistiques des Douanes algérienne, les importations de véhicules se sont établies, au 1er trimestre 2014, à 120.219 unités contre 156.015 véhicules importés à la même période en 2013, soit une baisse de 22,94%. La valeur des importations a, pour sa part, atteint 125,72 milliards (mds) de DA (environ 1,61 md de dollars) contre 149,93 mds de DA (1,91 md de dollars) à la même période en 2013, en baisse de 15,7%, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.
Après une année exceptionnelle où les importations des véhicules avaient dépassé les 600.000 unités en 2012 pour une valeur de 7,6 milliards de dollars, le ressac est intervenu dès 2013 avec 554.269 unités importées pour une facture de 7,33 milliards de dollars.
Cette baisse des importations de véhicules s’explique, selon les professionnels, par une chute de la demande qui s’ajoute à un niveau “important” des stocks et enfin l’orientation des dépenses des ménages vers l’immobilier public, avec la relance des formules AADL et LPP destinées aux classes moyennes et moyennes supérieures. Des experts citent également l’épuisement des rappels d’augmentations de salaires accordées aux fonctionnaires ces dernières années, et qui ont été « consommés » dans des achats massifs de véhicules. Cette situation avait débouché sur un phénomène rare et paradoxal : l’algérien était soumis à des délais d’attente de plus de six mois pour l’acquisition d’un véhicule neuf, au moment où les mêmes concessionnaires éprouvaient les plus grandes difficultés à écouler leurs véhicules en Europe ou ailleurs dans le monde.
Nouvelles mesures pour brider les importations
Un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007, fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs est en cours de préparation, visant à interdire les concessionnaires multi-marques.
La loi de finances 2014 a également introduit plusieurs mesures portant notamment sur la limitation de l’importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l’interdiction à ces derniers d’importer pour le compte d’autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution et l’obligation d’installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans.
Les concessionnaires automobiles sont en outre sommés d’investir dans un délai de trois ans. Ils seront obligés, ainsi, durant cette durée de mettre en place une activité industrielle ou de service qui a un lien direct ou indirect avec l’industrie automobile.
Cette obligation d’investissement pour les concessionnaires, s’ils se lancent dans la production de la pièce de rechange et la sous-traitance, avantagera d’une autre façon la nouvelle usine Renault Algérie dont la production est prévue pour novembre de l’année en cours à Oran. La sortie du premier véhicule Renault Symbol “made un Algéria” est prévue pour fin novembre 2014. L’usine devra produire, dans une première étape, quelque 25 000 unités/an avant de passer à 75 000 unités/an à l’horizon 2020.

 

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