Tablant sur un recul de la production des pays hors OPEP, des stocks réduits vers la fin de l’année et une demande qui pourrait être plus vigoureuse que prévu, l’AIE prévoit un rééquilibrage du marché en 2016.
Le marché pétrolier est résolument en voie de rééquilibrage, affirme l’Agence internationale de l’énergie. S’appuyant sur le recul de la production des pays hors OPEP, des stocks réduits et une demande mondiale qui pourrait plus vigoureuse que prévu, l’AIE qui a également intégré dans son rapport mensuel publié ce jeudi l’arrêt de l’exploitation au Canada en raison des feux de forêts, estime toutefois que l’impact haussier de ces facteurs sur les cours devrait rester limité en raison de stocks qui restent très abondants.
« Les feux de forêt au Canada ont entraîné la fermeture de 1,2 mbj de capacités de production », a souligné l’AIE. Et de nuancer : « Même avant ces incendies, la production canadienne de pétrole était attendue en baisse en avril et en mai en raison de la maintenance programmée d’un certain nombre d’installations ».
Selon l’AIE, l’offre provenant des Etats-Unis a aussi continué à baisser du fait de la faiblesse des prix du brut, malgré une remontée au-dessus de la barre des 45 dollars le baril. Au Ghana et en Italie aussi, la production a reculé, ajoute le bras énergétique des pays développés de l’OCDE, précisant que la production des pays hors OPEP devrait baisser cette année de 800.000 barils par jour, contre une estimation précédente de 700.000 bj, pour atteindre 56,8 mbj.
Le marché souffre encore de l’abondance de l’offre
L’Agence maintient aussi sa prévision pour la demande mondiale à 95,9 millions de barils par jour pour cette année, soit en hausse de 1,2 mbj. Mais le problème de l’abondance de l’offre reste entier, malgré ces éléments « positifs » pour le marché. La production pétrolière mondiale a augmenté de 250.000 bj au mois d’avril dernier du fait des pays de l’OPEP notamment l’Iran. La production des pays du cartel a atteint 32,76 mbj. L’Iran a pompé 3,6 mbj en avril « un niveau qui n’avait pas été atteint depuis novembre 2011, avant le renforcement des sanctions ».
Ainsi, les stocks mondiaux d’or noir devraient encore croître de 1,3 mbj au premier semestre. La chute des ces stocks n’interviendra qu’à la fin du deuxième semestre. « Cela appuie notre opinion selon laquelle l’offre excédentaire mondiale va se réduire considérablement plus tard cette année », a expliqué l’AIE.
Ce rapport de l’AIE jugé « favorable » par le marché a fait grimper les cours du pétrole. Vers 13H05 GMT, le cours du baril de « light sweet crude » (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juin gagnait 52 cents à 46,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir terminé la veille à un niveau sans précédent depuis novembre.
Les cours « continuent à évoluer dans l’idée que la situation du marché, actuellement défavorable, va s’améliorer », a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy à l’AFP, soulignant que « l’AIE a tablé dans son rapport mensuel sur un resserrement du marché à l’aide d’une hausse de la demande ».