A moins de deux mois de la réunion de l’Opep sur l’accord de l’encadrement de l’offre de pétrole, le marché demeure fragile et loin d’être équilibré.
Dans son rapport de mois de mars dernier, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), n’a pas écarté le prolongement de l’accord qui la lie à ses partenaires au-delà du mois de juin prochain.
Le ministre saoudien de l’Energie, Khalid al-Falih a déclaré le 30 avril dernier à la presse, que l’accord pourrait être prolongé jusqu’à la fin de l’année. « D’après ce que je vois actuellement, je pense qu’il y aura un accord dans un sens ou dans un autre », a-t-il souligné.
Pour le cartel, il n’est pas question de desserrer les vannes. Le maintien de la baisse de la production Opep et non-Opep, de 1,2 million de barils par jour, est justifié par un bon nombre de raisons.
L’une des raisons qui ont initialement inquiété les marchés du brut, est la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales, les Etats unis et la Chine, et ses répercussions sur la croissance mondiale et sur la demande pétrolière.
Ce dimanche, le président américain, Donald Trump, avait annoncé une hausse prochaine des droits de douane sur 200 milliards de dollars produits chinois exportés aux Etats-Unis.
Selon les analystes, l’escalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales se traduit habituellement par un impact négatif sur la demande de pétrole. Ce qui pèse automatiquement sur les cours.
Aussi, une autre décision américaine vient s’ajouter au recul des prix sur le marché. Celle de dépêcher au Moyen-Orient un porte-avions et des bombardiers en réponse à une « menace crédible » de la part de Téhéran.
Une décision qui intervient tout juste un an après la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le retour de sanctions, au prix de tensions sur le marché pétrolier.
Ces deux annonces, commerciale et militaire, « donnent le ton pour de ce qui va être probablement une semaine erratique et difficile à prévoir », souligne des observateurs.
Outre ses éléments qui participent au déséquilibre du marché pétrolier, la publication mercredi du rapport de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) au sujet des stocks américains de brut.
Le précédent rapport hebdomadaire a fait état d’une flambée des stocks dans le pays de près de 10 millions de barils. Une hausse qui intervient dans un contexte géopolitique particulier.
Pour rappel, l’organisation et ses partenaires, à leur tête la Russie avaient décidé de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour depuis le 1er janvier 2019 pour six mois.
Une réunion décisive de l’Opep est programmée pour le 26 juin prochain à Vienne afin de discuter de la décision de renouvellement de leur accord de réduction de la production.