Avec deux grandes usines d’assemblage de voitures de Renault et une autre de Peugeot pour l’assemblage de véhicules utilitaires, le Maroc est la plus importante plate-forme africaine de production de véhicules après l’Afrique du Sud. Reste le problème de la commercialisation à résoudre pour les prochaines années.
D’ici 2017, le Maroc devrait se hisser au 19ème rang mondial des assembleurs de voitures, au même titre que la Turquie, la Roumanie, le Brésil ou le Mexique et l’Argentine. Une étude du cabinet d’affaires Oxford Business Group (OBG) montre que l’industrie automobile marocaine a enregistré une forte croissance au cours de ces deux dernières années, particulièrement après l’entrée en production de l’usine Renault de Tanger en 2012. L’installation au Maroc du premier constructeur français, qui est arrivé à produire 340.000 voitures par an avec l’entrée en fonction d’une seconde ligne de production en octobre 2013, place le royaume chérifien en sérieux concurrent de l’Afrique du Sud, premier constructeur automobile africain.
Une étude réalisée par l’Office marocain des changes en décembre 2013 confirme que le secteur automobile est en pleine croissance, avec une hausse de 23% des exportations de voitures à fin 2013 (contre 14,2% en 2012) et un chiffre d’affaires de plus de trois milliards d’euros.
Les véhicules constituent 13,6% des exportations du Maroc
En valeur, les exportations réalisées durant la même année se sont envolées à 2,76 milliards d’euros (31,02 milliards de dirhams), dont 1,1 milliard d’euros pour les véhicules assemblés, contre 2,2 milliards d’euros en 2012 (25,2 milliards de dirhams), soit 13,6% du global des exportations du pays.
Solidement implanté au Maroc, c’est tout naturellement que le constructeur Renault domine le marché automobile local, puisqu’il est autant assembleur, à l’usine Somaca de Casablanca (qui assemblait jusqu’en 2002 des voitures du constructeur italien Fiat), que producteur de voitures, à Tanger. Le groupe français a atteint une part de marché record de 39% en 2013 avec plus de 47.000 véhicules vendus au Maroc
L’Algérie, un marché proche mais lointain
La question des débouchés se pose pour cette production de voitures que le marché local ne peut absorber à lui seul. Pour satisfaire un ambitieux carnet de commandes de l’usine de Tanger, les responsables de Renault-Maroc misent sur les retombées des accords d’association que le Maroc signe depuis 2005. Un programme d’exportation vers les pays membres de l’Accord d’Agadir (2005, Rabat) serait finalisé. Cet accord de libre-échange lie, pour rappel, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie.
Il y a aussi évidemment le marché régional, notamment le marché algérien, que les responsables marocains veulent investir dès la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays. Leurs espoirs sont d’autant plus contrariés que cette réouverture ne semble pas être une priorité pour les autorités algériennes et que l’Algérie a son usine Renault d’assemblage de voitures à Oran. Même si la production de cette usine n’atteint pas celle de sa concurrente tangéroise, elle rend difficile, de facto, la réalisation des objectifs d’exportation de voitures low cost marocains vers l’Algérie.