Le Maroc s’est classé premier en Afrique du Nord en matière de développement économique et d’opportunités d’affaires, selon une étude publiée lundi par la Fondation Mo Ibrahim.
La Tunisie vient en deuxième position suivie de l’Egypte, l’Algérie, la Mauritanie et la Libye, selon le classement établi par l’indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) qui a examiné plusieurs secteurs des pays africains.
Publié chaque année, l’IIAG fournit une évaluation approfondie de l’état de la gouvernance dans chacun des 54 pays africains. L’IIAG 2015 comprend 93 indicateurs regroupés sous quatre catégories : Sécurité et État de Droit, Participation et droits de l’Homme, Développement économique durable et Développement humain. Dans 21 pays, dont cinq figurent parmi les dix pays en tête du classement, le résultat global s’est détérioré depuis 2011.
En matière de gouvernance, le Maroc ressort parmi les six pays africains ayant enregistré des améliorations majeures. Ces pays sont la Tunisie, le Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Sénégal et le Zimbabwe.
Le Maroc affiche également un bon score sur le plan africain dans le domaine de la consécration de l’Etat de droit, la reddition des comptes, la justice et la promotion des droits de l’Homme. D’après l’analyse de la Fondation Mo Ibrahim, le Maroc s’est distingué en Afrique et le Maghreb dans certains domaines tels que le développement humain, la santé publique avec la baisse du taux de mortalité infantile et maternelle ainsi qu’en matière d’éducation et de lutte contre l’abandon scolaire et la protection de l’environnement.
Toutefois, 21 des 54 pays africains ont vu leur gouvernance se détériorer depuis 2011, selon l’indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG). « Bien que dans l’ensemble, nos concitoyens africains soient certainement en meilleure santé et vivent dans des sociétés plus démocratiques qu’il y a 15 ans, l’IIAG 2015 montre que l’évolution récente sur le continent dans d’autres domaines clés est, soit au point mort, soit en déclin, et que certains pays majeurs semblent marquer le pas », a noté Mo Ibrahim, président de la Fondation. « C’est un signal d’alarme pour chacun d’entre nous. Seules des améliorations partagées et durables dans chacun des domaines de gouvernance assureront aux Africains l’avenir qu’ils méritent et exigent », a-t-il ajouté.
Mo Ibrahim, homme d’affaires soudanais naturalisé britannique, avait revendu en 2005 son entreprise de téléphonie mobile Celtel, avant de créer en 2006 sa fondation, basée à Londres, qui se concentre sur l’état du leadership et de la gouvernance en Afrique. En proposant des outils visant à améliorer le leadership et la gouvernance, la Fondation a pour objectif de susciter un changement positif en Afrique.
A noter que les conclusions de l’IIAG rejoignent le nouveau classement 2015-2016 publié mercredi par le Forum économique mondial (WEF) qui confirme que le Maroc s’affirme comme le champion de l’Afrique du Nord en matière de compétitivité économique. Dans son rapport mondial sur la compétitivité, la prestigieuse organisation qualifie le Maroc de pays « de plus en plus performant dans une région marquée par une grande vulnérabilité aux chocs et exposée à divers défis ».
Le Maroc, qui se positionne au 72ème rang parmi 140 pays, fait mieux que l’Algérie (87e), la Tunisie (92e), l’Egypte (116e) et la Mauritanie (138e). A l’échelle africaine, l’Ile Maurice, bien que perdant 7 places, s’impose comme le leader continental, suivie de l’Afrique du Sud (49e), le Rwanda (58e) et le Botswana (71e). La Côte d’Ivoire se place à la 91ème position en progressant de 24 places pour se hisser au rang de 8è économie africaine la plus compétitive.