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Le Maroc espère en 2016 améliorer la contribution de l’agriculture et de l’industrie au PB (document OGB)

Par Yacine Temlali
janvier 21, 2016
Le Maroc espère en 2016 améliorer la contribution de l’agriculture et de l’industrie au PB (document OGB)

La réduction du budget des subventions et une facture d’importation de produits énergétiques plus modérée sont deux des principaux facteurs qui expliquent la baisse attendue du déficit budgétaire, qui passerait selon les estimations officielles de 4,3% du PIB en 2015 à 3,5% en 2016.

 

 

Grâce à de bonnes récoltes, le Maroc devrait afficher pour l’année 2015 une croissance vigoureuse ; en outre, les réformes structurelles, auxquelles s’ajoutent les projets stratégiques de diversification visant des secteurs et des régions clés, commencent également à porter leurs fruits.

L’agence de notation Fitch a décrit l’année 2015 comme étant marquée par une production agricole particulièrement importante, surtout suite à l’impact visible sur l’économie qu’ont eu les mauvaises récoltes et une demande extérieure en berne une année auparavant. Le Maroc table cependant sur une croissance du PIB de 4,6%, contre 2,7% en 2014.

L’objectif de l’année qui débute sera pour l’Etat de renforcer la contribution de certains secteurs clés au PIB, notamment l’agriculture et l’industrie, par le biais d’un ensemble de programmes d’appui ciblant les producteurs locaux et de mesures financières incitatives pour les investisseurs.

 

Prévisions économiques

 

L’expansion économique devrait s’atténuer et atteindre 3% en 2016, selon le FMI, avec des activités non agricoles qui s’acheminent lentement vers la reprise grâce au redressement progressif des marchés européens, qui sont à l’origine de près de 60% des recettes en devises du Maroc.

Des réformes économiques, parmi lesquelles le retrait de subventions clés, devraient stimuler la croissance, en conformité avec la politique nationale de réduction du déficit budgétaire.

Au mois de décembre, le gouvernement a procédé à la libéralisation totale des prix du gaz et du diesel dans le cadre de son programme de restriction des subventions, celles-ci étant amenées à passer de 23 milliards de dirhams (2,1 milliards d’euros) en 2015 à 15,5 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros) en 2016.

La réduction du budget des subventions et une facture d’importation de produits énergétiques plus modérée sont deux des principaux facteurs qui expliquent la baisse attendue du déficit budgétaire, qui passerait selon les estimations officielles de 4,3% du PIB en 2015 à 3,5% en 2016.

 

Développement agricole

 

Une récolte record a contribué à faire de 2015 une année exceptionnelle pour le secteur agricole marocain, qui contribue à hauteur d’environ 15-20% au PIB et fournit des emplois directs à plus de 4 millions de personnes. La récolte céréalière a atteint des sommets, s’élevant à 11 millions de tonnes sur l’ensemble de l’année.

Le gouvernement aspire à prolonger la croissance du secteur avec le lancement d’un plan quinquennal visant à soutenir les producteurs et à stimuler l’emploi. Doté d’un budget de 174 milliards de dirhams (16,1 milliards d’euros), le Plan Maroc Vert entend moderniser le secteur et le rendre plus concurrentiel à l’échelle internationale, tout en proposant des aides ciblées aux petits exploitants pour une croissance plus inclusive dans les zones rurales.

Le gouvernement espère créer grâce à ce plan quelque 1,15 million d’emplois dans le secteur d’ici 2020 et multiplier par trois les revenus de 3 millions de ruraux.

 

Soutenir l’industrie

 

Dans l’optique de créer un moteur de croissance plus durable, le Maroc œuvre également à accroître la part du secteur industriel dans le PIB et à faire passer ce dernier à 23% du PIB d’ici 2020, contre 14% en 2014. Une politique qui commence également à porter ses fruits, soutenue par des mesures fiscales incitatives et des infrastructures modernisées dans les zones industrielles clés.

En juin, le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a annoncé un projet d’ouverture d’usine dans la zone franche Atlantic Free Zone à Kenitra, pour un investissement de 557 millions d’euros. Celle-ci fabriquera des berlines et des citadines compactes à destination des marchés africains et du Moyen-Orient.

L’industrie aérospatiale, autre segment clé d’un secteur industriel en plein expansion dans le royaume, connait également un essor : le leader français de l’aviation, Thalès, a en effet annoncé fin 2015 son intention de construire une nouvelle usine dans la zone d’activités Nouaceur Aerospace City à Casablanca.

On a également assisté en décembre à l’inauguration par Stelia Aerospace, une filiale d’Airbus spécialisée dans les aérostructures et les composants à destination de l’aviation civile, d’une usine à Nouaceur. D’un coût de 410 millions de dirhams (38,1 millions d’euros), il s’agit là de la deuxième usine de l’entreprise dans le royaume.

 

Dynamisme régional

 

Le processus de décentralisation, qui constitue un autre grand axe de la stratégie de croissance du Maroc sur le long terme, s’est également accéléré en 2015. Le pays cherche à transférer des compétences et des ressources capitales aux pouvoirs publics locaux, afin de donner, à terme, davantage de contrôle aux régions sur leur développement économique.

L’est du pays devrait bénéficier d’un nouveau port en eau profonde, qui sera construit à quelque 30 km de la ville de Nador.

Le complexe Nador West Med, dont le démarrage des activités est prévu pour 2019 ou 2020, comprendra des terminaux pour le transbordement de conteneurs, pour le charbon et pour les hydrocarbures. Son financement sera assuré en partie par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (200 millions d’euros), la Banque Africaine de Développement (111,5 millions d’euros) et le Fonds Arabe pour le Développement Economique et Social (175 millions d’euros).

Des projets de développement de grande envergure concernant le grand Casablanca ont également commencé à prendre forme en 2015, suite au lancement en 2013 d’un plan sexennal destiné à attirer de nouveaux investissements dans la plus grande ville du Maroc.

Le programme de développement stratégique 2015-2020 pour Casablanca prévoit le déploiement d’une vaste palette de projets intégrés, allant des infrastructures de transport à celles des loisirs, avec une enveloppe estimée à 33,6 milliards de dirhams (3,1 milliards d’euros).

 

Année mitigée pour le secteur énergétique

 

Pays importateur net d’énergie, le Maroc a tiré profit de la chute des prix des hydrocarbures. L’année n’a toutefois pas été exemptée de difficultés pour le secteur énergétique marocain, la plus flagrante étant la fermeture de la raffinerie de Mohammedia, dont l’exploitation était assurée par la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie et du Raffinage.

La fermeture du site – unique raffinerie du pays et doté d’une capacité de transformation de 200 000 barils par jour (bj) – fait suite à une dette fiscale de 13 milliards de dirhams (1,2 milliard d’euros), selon la presse locale. Le Maroc s’est de ce fait retrouvé totalement dépendant des produits raffinés importés afin de satisfaire une consommation nationale de pétrole qui s’est élevée à 300 000 bj au cours du dernier trimestre de l’année. Début janvier, la raffinerie était toujours fermée.

Le segment des énergies renouvelables affiche quant à lui une bonne progression en 2015, avec notamment le projet de la centrale d’électricité solaire Noor 1.

Le complexe, connu comme la plus grande centrale solaire d’Afrique, a vu le jour dans le cadre de l’ambitieux programme marocain baptisé Plan de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique, lancé en 2008. Le royaume vise désormais à satisfaire 52% de sa demande en électricité à partir de sources d’énergie renouvelable d’ici 2030, réduisant ainsi la dépendance du pays face aux importations d’énergie.

 

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