Les observateurs s’accordent à dire que l’organisation par le Maroc de la 22ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22), du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech, sera l’occasion pour le Royaume d’être le porte-voix du continent africain et le défenseur de ses causes environnementales tout au long de sa présidence de cette Conférence pour une année, d’autant plus que l’Afrique est touchée de plein fouet par les effets du changement climatique.
Pour ces observateurs, la COP22 sera décisive dans la mise en oeuvre et le suivi de l’Accord de Paris, notamment à travers la définition des outils et mécanismes devant contraindre les Parties à respecter, à partir de 2020, leurs engagements pris à Paris.
En effet, la mise en œuvre de l’accord de Paris nécessite d’accroître les convergences entre pays développés et pays en développement, en vue de répondre aux impératifs du multilatéralisme, lorsqu’il s’agit de rétablir le déséquilibre écologique planétaire.
« Il y a des attentes liées notamment à la mise en œuvre des engagements de Paris et aussi relatives au début de la mise œuvre de manière effective de la stratégie du climat et de la stratégie de l’environnement, avait affirmé le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar. « Il y a aussi plusieurs projets au niveau mondial, et le Maroc de par sa présidence de cette conférence, parle au nom du monde et assume les préoccupations et soucis de ces pays, dont certains sont menacés de disparition et d’autres de sécheresse », avait-t-il indiqué lors du lancement en décembre 2015 à Rabat des préparatifs de la COP22.
Selon les observateurs, l’Afrique doit mettre en avant ses priorités, dont l’adaptation du secteur agricole et des ressources en eau, l’accès à l’énergie et la problématique du financement.
En Afrique, ce sont en effet près de 350 millions de personnes qui manquent d’eau et qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 750 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’énergie et se chauffent au bois de feu en raison de ce phénomène, d’après les statistiques fournies par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).
Les observateurs relèvent que les questions de l’évaluation des risques, la prévention et la gestion des crises et des conflits géopolitiques et géo-économiques, les changements de stratégies et l’harmonisation des politiques de gestion de l’environnement, figurent parmi les principaux sujets qui méritent d’être discutés lors de ce sommet, aux côtés des risques de pollution et d’émission de CO2 et de la relation de causalité migration et changements climatiques avec la recrudescence du phénomène des réfugiés climatiques. Ils insistent sur l’impératif pour le continent d’oeuvrer pour que le futur Mécanisme du Développement Durable (MDD) soit flexible pour permettre aux collectivités territoriales et aux groupes vulnérables d’en tirer profit et donner la priorité aux pays les moins développés et aux petits Etats insulaires.
Pour le président de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen), Mustapha Bakkoury, « il faut parler de problématiques qui touchent des régions déjà victimes du dérèglement climatique comme l’Afrique et les pays insulaires et avoir un discours qui amène des solutions et pas uniquement à poser des problèmes ». Autrement dit,la COP22 doit inciter le continent africain à poser les premiers jalons de son unité, d’organiser la résilience de son économie et la préservation de ses ressources naturelles.
Après avoir abrité, en 2001, la 7ème conférence des parties à la convention sur les changements climatiques (COP7), le Maroc, fortement engagé en faveur du développement économique et social dans les pays africains et de la promotion de la coopération Sud-Sud, oeuvrera pour renforcer cette prise de conscience mondiale quant à la nécessité de poursuivre l’engagement collectif face au changement climatique et de mobiliser les moyens et fonds nécessaires devant aider les pays vulnérables d’Afrique et d’Amérique latine et les petits Etats insulaires à faire face aux aléas des dérèglements climatiques et réaliser ainsi le développement durable escompté, soulignent les officiels marocains.