La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa) du Maroc dément catégoriquement « les allégations sur la forte mortalité des poulets des suites d’une prétendue infection de salmonelle et de mycoplasmes ». Elle a rassuré les consommateurs sur le caractère bénin de la grippe aviaire H9 N2, qui a touché la volaille marocaine, notant que cette forme de la grippe aviaire n’a pas d’incidence sur la santé humaine.
Pour sa part, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) du Maroc a publié, mercredi, un communiqué dans lequel il souligne que les mortalités et chutes de ponte constatées sont dues à « l’apparition de l’influenza aviaire faiblement pathogène de type H9N2 » dans ces élevages. Un virus qu’il ne faut pas confondre avec le H5N, qui est largement pandémique.
L’ONSSA, qui exerce pour le compte de l’Etat marocain les attributions relatives à la protection de la santé du consommateur et à la préservation de la santé des animaux et des végétaux, explique que les investigations cliniques et de laboratoire effectuées dans près de 800 élevages avicoles situés dans différentes régions du pays ont confirmé la présence, pour la première fois, du virus de l’influenza aviaire faiblement pathogène (IAFP) du sous type H9N2 au niveau de 30 unités avicoles.
Ce virus est connu par sa faible virulence et existe dans plusieurs pays d’Afrique du nord, du Moyen Orient, d’Asie et quelques pays d’Europe.
La même source précise que l’infection par ce virus engendre une faible mortalité, une chute de l’immunité et une diminution des performances de production chez la volaille (chute de ponte, perte en poids) ; ce qui explique la tendance à la hausse des prix des œufs et du poulet de chair observée ces derniers jours sur le marché marocain.
En effet, malgré le recul des prix des volailles, les prix des œufs ont connu une hausse de 50%. Le président de l’Association marocaine des producteurs d’œufs de consommation (ANPO), Abdellatif Zaim, a attribué cette hausse à la chute de la production dans les fermes.
Pour faire face à cette situation, un plan de lutte a été élaboré par l’ONSSA en concertation avec la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole et les experts du secteur.
Ce plan vise à court terme à limiter l’impact de la maladie afin de réduire les mortalités et les baisses de performances, moyennant la généralisation de la vaccination préventive à tous les élevages avicoles (y compris le poulet de chair) contre le virus H9N2.
Dans ce cadre, les autorisations nécessaires ont été données aux établissements pharmaceutiques vétérinaires pour procéder à l’importation du vaccin qui sera disponible à partir de la semaine prochaine.
Ce plan prévoit aussi le renforcement des mesures de biosécurité et d’hygiène au niveau des élevages avicoles, y compris les moyens de transport des volailles, en collaboration avec les autorités locales et la gendarmerie royale du Maroc.
Il propose également l’instauration d’un système d’épidémiosurveillance pour suivre et évaluer l’efficacité du programme sanitaire mis en place.
A moyen terme, le plan vise à maitriser les facteurs de risque qui sont à l’origine de la propagation de cette maladie dans plusieurs régions du pays, notamment la réorganisation des modalités de commercialisation des volailles vivantes qui doivent être dirigées à terme vers les abattoirs agréés pour y subir l’inspection sanitaire vétérinaire, ainsi que le renforcement de l’encadrement sanitaire des unités avicoles.
Par ailleurs, l’ONSSA réaffirme que la consommation des viandes de volailles, des œufs de consommation et de tout produit alimentaire à base de viande de volaille ne présente aucun risque pour la santé humaine.