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Le Maroc va construire la plus grande usine de dessalement d’eau de mer dans le monde

Par Maghreb Émergent
septembre 4, 2017
Le Maroc va construire la plus grande usine de dessalement d’eau de mer dans le monde

 

Le Maroc vient de signer un accord portant sur la construction de la plus vaste usine de dessalement de l’eau de mer au monde, qui devrait contribuer à limiter la raréfaction des ressources en eau du pays.

 

Fin juin, la multinationale espagnole Abengoa a conclu la mise en œuvre de la première phase du projet de construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer et d’irrigation dans le sud de la région d’Agadir, chiffré à 309 millions d’euros.

 Une fois terminée, l’usine, financée conjointement par Abengoa et le fonds marocain InfraMaroc, disposera des capacités nécessaires pour produire 275 000 mètres cubes d’eau dessalée par jour, une production qui pourrait par la suite être portée à 450 000 mètres cubes par jour.

 Au départ, l’usine servira deux clients : 150 000 mètres cubes par jour seront alloués à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), et 125 000 mètres cubes par jour au ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime et du Développement rural, afin d’irriguer 13 600 hectares de terres.

En attendant la construction des infrastructures de distribution requises, l’usine devrait permettre, à l’horizon 2030, d’approvisionner plus de 2,3 millions d’habitants en eau potable, dont un cinquième vivent en zone rurale. Selon les dispositions de l’accord, Abengoa assurera l’exploitation et la maintenance de l’usine durant 27 ans.

 Des projets de traitement de l’eau alimentés par des énergies propres

 Point important, le site énergivore sera intégralement alimenté par la centrale solaire Noor de Ouarzazate, située à 400 kilomètres à l’est d’Agadir, et dotée d’une capacité de 580 mégawatts (MW).

 Les opérations de dessalement étant généralement extrêmement gourmandes en électricité, la décision d’alimenter le site d’Agadir par des énergies renouvelables aura d’importantes répercussions favorables, puisqu’elle permettra de ralentir les futures émissions du pays, mais aussi de limiter la croissance de ses importations de pétrole et de gaz. Il ne s’agit toutefois pas du premier projet de dessalement à énergie solaire mené dans un pays aride d’Afrique du Nord.

Ce titre revient au projet Aquasolar, dont les opérations ont débuté en janvier dernier. Ce projet, chiffré à 4,45 millions de dirhams (399 000 euros) est alimenté par des technologies photovoltaïques (PV) et solaires pour une capacité de dessalement combinée de 120 000 mètres cubes par jour.

 L’usine a été financée par l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles du Maroc, et développée par les Universités Moulay Ismaïl et Hassan II, en partenariat avec les sociétés marocaine et espagnole LSA Industrie et Plataforma Solar de Almería, respectivement.

 Les capacités de dessalement marocaines à la hausse

Les nouvelles installations viennent grossir les rangs des usines de dessalement du pays, de plus en plus nombreuses. Parmi les projets les plus récents figurent deux nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer par osmose inverse, qui sont entrées en activité en janvier à Boujdour, dans le sud du Maroc.

 Ces projets, menés dans le cadre de partenariats public-privé entre l’ONEE et Wetico, filiale de la société saoudienne Abunayyan Holding, permettent de produire 7 000 mètres cubes d’eau potable par jour. Les projets de dessalement constituent depuis quelques années un axe central des politiques de développement durable menées par le gouvernement, face à l’épuisement des ressources en eau qui compromet la sécurité future de l’eau.

 En effet, au cours des 30 dernières années, les ressources en eau du Maroc ont reculé de 15 à 30 %, d’après les chiffres de l’ONEE. Elles devraient enregistrer une nouvelle baisse de 10 à 15 % d’ici à 2020, conséquence d’une hausse de la demande et d’une raréfaction des ressources.

 En 1960, le volume des précipitations atteignait 3 500 mètres cubes par habitant et par an. Ce chiffre avait chuté à 1 000 mètres cubes en 2000, et devrait encore baisser pour atteindre 490 mètres cubes à l’horizon 2020.

 

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