23 ans jour pour jour sont passés depuis la tragédie de Bentalha, un quartier de la banlieue sud d’Alger. La nuit du 22 au 23 septembre 1997 ne fût pas comme les autres. C’était celle de l’horreur et du meurtre, qui a vu plus de 400 personnes massacrées par des « terroristes ». Retour sur l’une des pages les plus sombres de la « décennie noire ».
Mémoire. « Toute la nuit, ce ne sera que détonations, hurlements et râles des suppliciés », racontent des témoins. Alors que le pays, en proie à une guerre civile sanglante, qui avait déjà causé la mort de plus de 100 000 personnes.
23 ans après, les algériens rendent hommage à leurs frères et soeurs assassinés…« Comme ils le peuvent » ! Sur les réseaux sociaux, des centaines de personnes ont publié des hommages, mais s’interrogent surtout sur ce qui s’est réellement passé ce jour là ! Car il est vrai qu’il subsistent toujours des zones d’ombre et une part de mystère, qui nourrissent des interrogations restées sans réponse, autour de cette tragédie.
La loi algérienne interdit les déclarations, écrits ou tout autre acte qui peut porter atteinte aux institutions de l’Etat algérien. L’article 46 de la Charte de réconciliation nationale adopté en 2006 stipule ; «est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de 250.000 DA à 500.000 DA, quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international. Les poursuites pénales sont engagées d’office par le ministère public. En cas de récidive, la peine prévue au présent article est portée au double ».
Naila Berrahal, une rescapée et témoin du massacre, a déclaré en septembre 2019 dans une émission diffusée sur la chaîne de télévision privée Ennahar, qu’elle n’a pas fait son deuil et qu’elle se pose encore des questions ! « Nous n’avons pas fait notre deuil car nous n’avons pas su ce qui s’est réellement passé ! Je raconte des faits, je fais un constat mais je ne peux pas analyser ! Je m’interroge pourquoi que nous étions ciblés ? Et pourquoi que nous étions laissés à notre sort ? ».