Selon le site de la Fondation DESERTEC, un second système de câblodistribution reliera la Tunisie à l’Italie, avec un point central au nord de Rome.
L’idée du mégaprojet de désert « DESERTEC », qui consiste à installer des centrales solaires et éoliennes pour produire de l’électricité dans les déserts de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et l’exporter vers l’Europe, n’est pas morte, a affirmé le directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Renouvelable (IRENA), Adnan Amin.
” Cette très bonne idée de produire de l’électricité à partir de sites où les ressources d’énergie solaire sont abondantes, n’a pas été abandonnée, mais le projet n’était pas techniquement faisable et son coût était estimé très élevé ( 400 milliards d’euros) “, a déclaré à l’agence TAP, le DG de l’IRENA, au terme d’une conférence de presse conjointe tenue, lundi, au siège de la Fédération allemande de l’énergie renouvelable (BEE) à Berlin, avec le directeur de la Fédération allemande de l’Energie renouvelable, Peter Rottgen, le DG de la politique énergétique au ministère de l’Economie, Thorsten Herdan et le DG des affaires économiques et du développement durable à l’Office fédéral des affaires étrangères, Miguel Berger
Lors de cette conférence tenue à la veille du Dialogue de Berlin sur la transition énergétique (17-18 avril 2018), Amin a souligné que ” l’idée du projet est toujours là, mais je crois qu’elle sera exécutée d’une manière très différente “.
Le responsable a aussi évoqué une autre raison pour laquelle le projet a été confronté à une certaine résistance. ” Il est perçu beaucoup plus favorable au marché européen qu’aux pays où l’énergie solaire et éolienne sera produite “, a-t-il dit.
En effet, une composante du projet pourrait encore être réalisée en Tunisie à travers la compagnie TuNur qui prévoit, d’ici 2020, de relier sa centrale solaire en Tunisie avec Malte, pour un coût d’environ 1,6 milliard d’euros (4,8 milliards de dinars). L’île méditerranéenne est déjà reliée au continent européen par près de 100 kilomètres de lignes sous-marines qui atterrissent en Sicile (sud de l’Italie).
Selon le site de la Fondation DESERTEC, un second système de câblodistribution reliera la Tunisie à l’Italie, avec un point central au nord de Rome, un projet en cours de développement depuis plusieurs années. Ce lien fera partie du plan de projet d’intérêt commun de l’UE finançant les développements d’infrastructure qui bénéficient à l’ensemble des pays de ce continent. Un troisième câble qui reliera la Tunisie directement au sud de la France, est actuellement à l’étude, selon la même source.
Pour mémoire, l’initiative DESERTEC a été lancée, en 2009, par la Fondation du même nom, en collaboration avec Munich Reinsurance, RWE (entreprise allemande œuvrant dans le secteur de l’énergie), Siemens et d’autres entreprises. Elle consistait à construire des centrales solaires et éoliennes en Afrique du Nord moyennant un investissement de 400 milliards d’euros pour produire environ 15% des besoins en électricité de l’Europe à l’horizon 2050.