Au lendemain des révélations Snowden, beaucoup de voix se sont élevées pour appeler à l’instauration d’un nouvel Internet. Et, pour la majorité, l’unique solution est de cesser de considérer le Net comme un simple protocole de communication et de prospecter du côté d’un projet « d’un Internet 2 ». Même le co-créateur de la toile, Vint Cerf est de cet avis. Pour lui, il est impératif de tout reprendre à zéro pour créer un autre Internet doté de moyens qui permettent de garantir l’authentification des messages et la localisation des identités réelles des internautes. Il est clair qu’aujourd’hui, le réseau des réseaux assure des transactions commerciales en haut débit, de plus en plus nombreuses, en 3G comme en 4G et dans quelques années en 5G. C’est pourquoi, il est temps de reconfigurer le Net afin qu’il devient un moteur d’une économie numérique totalement sécurisée. Le meilleur moyen pour y arriver est d’adhérer au consortium Internet 2 qui est composé de 200 universités aux États-Unis, avec la participation de plus de soixante compagnies, d’industriels et de gouvernements du monde entier. Ce projet est en avance puisque le premier maillon qui s’étend sur 16000 Km en fibres optiques est déjà en ligne avec une vitesse de 2.4 gigabits par seconde.
Cependant, cette réforme se heurte au principe de la «neutralité du net». En effet, les opposants à cette restructuration estiment que les opérateurs des télécommunications et les providers des services d’Internet ne doivent aucunement s’ingérer dans le choix des contenus web par les internautes. En revanche, les partisans du changement du Net pensent que la « Net Neutrality » risque de devenir un prétexte pour empêcher les opérateurs des réseaux d’adopter des méthodes de marketing en phase avec les percées technologiques de l’Internet du futur. Pour eux, la multiplication des applications mobiles qui deviennent de plus en plus populaires comme la VoIP et le Streaming, risquent bien d’être la cause principale d’une panne généralisée du Net si jamais un type de réglementation des prix et des services n’est pas appliquée. En conclusion, il est évident que l’internaute est au centre de ce débat entre législateurs, régulateurs, opérateurs et industriels. Il devient, ainsi, le décideur de l’avenir du Net. C’est bien lui qui consomme les services et les contenus proposés par les opérateurs et les providers. C’est donc à lui d’imposer la « net neutralité » en adoptant un mode de consommation qui lui garantisse la pérennité d’un Web libre, et de ne pas tomber dans les travers d’une hyper consommation qui donne des arguments à ceux qui veulent pousser vers un Internet à deux vitesses.