« Algérie Télécom a réalisé une croissance de 5 % en 2013 », a indiqué son PDG, Azwaw Mehmel, aujourd’hui sur les ondes de Radio M., radio web de Maghreb Emergent. Selon lui, si « le segment voix est en déclin à cause de la migration des usagers vers les opérateurs de téléphonie mobile », le segment data se développe si bien que « l’on enregistre un déficit en termes d’accès ».
Le groupe Algérie Télécom (AT) n’ayant toujours pas consolidé ses comptes pour l’exercice 2013 et certaines de ses filiales n’ayant toujours pas tenu leurs assemblées générales, son PDG, Azwaw Mehmel, s’est contenté, lors de son passage à « L’invité du mardi » sur Radio M., de fournir le taux de croissance réalisé par la maison-mère : 5 %, selon lui.
Cette croissance, a précisé Azwaw Mehmel, est soutenue par le segment data qui évolue au rythme des services et des usages d’Internet dans le pays : « Le segment voix est en déclin à cause de la migration des usagers vers les opérateurs de téléphonie mobile, la tendance étant à l’utilisation de terminaux individuels, mais le segment data réussit de plus en plus de performances et l’on enregistre plutôt un déficit en termes d’accès. » Et d’ajouter : « Nous avons constaté un glissement sur le plan d’investissement arrêté pour 2013-2014 qui prévoit 2 millions de nouveaux accès, lequel n’a pas atteint ses objectifs pour 2013 à cause de contraintes liées aux procédures d’acquisition. »
« Des progrès dans le domaine des conditions du management »
AT n’a pu disposer de sa propre réglementation de passation des marchés qu’au début de l’exercice 2013, et c’est ce qui a retardé le lancement de ses projets selon son PDG. « Avec l’adaptation de notre réglementation aux spécificités du secteur, nous avons pu lancer tous nos projets à fin 2013. Nous aurions pu faire mieux vu le potentiel du marché, a-t- il souligné.
Des contraintes liées à l’environnement de l’entreprise, Azwaw Mehmel a parlé, en premier lieu, des risques inhérents au management (des responsables d’AT ont été traduits, par le passé, devant les tribunaux pour des actes de gestion). Et de se féliciter des avancées réalisées et de la prise de conscience des pouvoirs publics quant aux spécificités du secteur et à l’importance des TIC pour le développement socioéconomique du pays. « Il y a des avancées par rapport aux conditions de management de l’entreprise, notamment après l’adaptation de la réglementation des marchés. Je ne dirais pas, néanmoins, qu’il y a apaisement mais plutôt stabilité. Le poste que j’occupe reste toujours dangereux dans une entreprise publique », a-t-il déploré.
« Seule, AT ne peut pas »
Evoquant l’extension de l’infrastructure pour l’usage des TIC et le développement des services d’Internet, le PDG d’AT a avoué que son entreprise, seule, ne peut pas s’en charger dans un délai assez court. Il a salué l’apport financier des pouvoirs publics, non sans préciser que son entreprise n’est pas soutenue par l’Etat : « AT ne bénéficie d’aucune subvention. Elle n’y ouvre pas droit. Elle investit sur ses fonds propres pour se développer. Elle a, par contre, bénéficié d’un financement bancaire à titre de prêt à taux bonifié de l’ordre de 115 milliards de DA (environ 1,5 milliard de dollars américains) à rembourser sur 15 ans. Le déploiement de la fibre optique est également financé par l’Etat à la faveur d’un programme national en la matière. »
En ce qui concerne le rapport qualité/prix des prestations d’AT, Azwaw Mehmel a estimé que les chantiers de travaux publics lancés un peu partout à travers le territoire national affectent le réseau de l’entreprise et occasionnent des dérangements (40.000 en 2013, contre 50.000 en 2012) : « Ajoutons à cela la vétusté de l’ancien réseau, que nous sommes en train de rénover et qui est sujet à des agressions (vols de câble de cuivre, NDLR). Tout cela occasionne des dérangements. Cependant, il y a une amélioration ressentie dans la qualité du service, malgré tout ! »
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