Les prix du pétrole évoluaient en nette hausse jeudi en fin d’échanges européens, le Brent dépassant même, par moments, les 50 dollars, profitant du recul du dollar et de la baisse surprise des stocks américains annoncée la veille. Le cours du baril de référence, « light sweet crude » (WTI), a gagné 1,43 dollar à 48,22 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex), engrangeant sa sixième séance de hausse consécutive.
Hier, vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 50,68 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il repassait au-dessus des 50 dollars, pour la première fois depuis début juillet.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en septembre gagnait de son côté 1,26 dollar à 48,05 dollars.
« Le Brent retrouve les 50 dollars en raison de la faiblesse du dollar », résumait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
L’or noir recevait du soutien d’un accès de faiblesse du dollar, lui-même déprécié par les incertitudes entourant le calendrier de resserrement de la politique monétaire de la Fed – encore mises en lumière dans les minutes de sa dernière réunion, publiées mercredi. Un dollar moins onéreux permet aux investisseurs munis d’autres devises d’acheter pour moins cher du pétrole, libellé en billet vert, ce qui dope la demande pour le baril.
Pour expliquer la bonne tenue du pétrole, les analystes de Commerzbank mentionnaient la faiblesse du dollar et également « un déclin marqué inattendu des stocks américains de brut et d’essence ».
La publication mercredi des données hebdomadaires sur les stocks aux Etats-Unis par le département américain de l’Energie (DoE) a fait apparaître une chute de 2,5 millions de barils des réserves commerciales de brut, alors que les experts interrogés par l’agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 950’000 barils. Elles ont aussi fait état d’une baisse de 2,7 millions de barils des stocks d’essence, contre un repli de seulement 1,7 million attendu, d’après le consensus de Bloomberg.
Plus généralement, selon M. Lawler, « les prix du pétrole prolongeaient un mouvement de hausse de deux semaines », ajoutant que « le Brent a progressé de 20% depuis ses plus bas du début du mois », signe que « le marché intègre les chances d’un accord sur la production lors de la réunion informelle de l’Opep le mois prochain ».
Les cours restaient en effet soutenus par les discussions préalables à cette réunion informelle de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), prévue en marge du Forum International de l’Énergie du 26 au 28 septembre à Alger.
Cette agitation, renforcée par des interventions verbales de la Russie, laisse penser que certains producteurs voudraient une action concertée de gel de production de façon à soutenir les cours. Mais la plupart des analystes sont très sceptiques quant à la concrétisation éventuelle de ces déclarations.
« A l’heure actuelle, nous voyons les mentions d’un gel comme une simple diversion de la part de l’Arabie saoudite, qui compte bien continuer de gagner autant de parts de marché qu’elle le peut », jugeait Olivier Jakob, expert chez Petromatrix.