En attendant la réunion de l’OPEP du 30 novembre prochain pour transformer de manière concrète l’accord d’Alger, le pétrole continue de réagir aux informations et aux rumeurs. Deux facteurs suscitent les inquiétudes des traders, l’état des réserves américaines et l’annonce de l’Iran qu’il portera sa production à 4 millions de barils-jour.
Les cours du pétrole ont baissé lundi. Les traders tablant sur un rebond de l’offre aux Etats-Unis et prenant acte de la volonté de l’Iran de poursuivre la reprise de sa production. « Notre capacité de production était de 3,8 mbj au cours de la première moitié de l’année, nous allons la porter à 4,03 mbj d’ici à la fin de l’année, soit mars 2017 », a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh.
Très sensible à ce genre de propos, les marchés regardent ainsi avec un scepticisme accru la possibilité d’une concrétisation de l’accord sur la baisse de la production annoncé à Alger.
« Maintenant que (le marché) a atteint des niveaux sans précédent depuis un an et même tenté de les dépasser, des inquiétudes refont surface », a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy qui se demande si « des membres de l’Opep vont tricher, comme cela a déjà été le cas ». De quoi alimenter des doutes sur « la mise en oeuvre ou non de l’accord » a-t-il ajouté.
Le message de l’Iran qui a été exempté avec le Nigeria et la Libye de participer au gel de la production décidé par l’OPEP est « bien passé » dans les marchés. Il s’ajoute aussi aux déclarations de responsables du Nigeria, autre pays exempté, prévoyant une accélération de la production après la réparation d’infrastructures en fin d’année.
Forages en hausse aux Etats-Unis
Les marchés surveillent avec autant d’attention l’offre américaine qui s’avère plus forte que prévu après un mois de recul. A cet effet, les informations sur l’augmentation du nombre de puits de forage aux Etats-Unis, considéré comme un indicateur avancé de la production, ont pesé sur le cours.
Le décompte des forages américains publié par Baker Hughes a montré que quatre puits de plus ont été comptabilisés la semaine dernière, pour un total de 432 puits de forage, soulignaient les analystes de JBC Energy.
Les investisseurs craignent que la production américaine rebondisse prochainement, après avoir donné un franc soutien au marché en déclinant au premier semestre.
Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 41 cents à 49,94 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, a perdu 43 cents à 51,52 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).