Les cours du pétrole ont rechuté mardi pénalisés par le rapport mensuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a ravivé les craintes autour d’une surabondance de l’offre.
Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,39 dollar à 44,90 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
« Nous pensons que le marché réagit principalement aux nouvelles prévisions, parmi lesquelles celle de l’AIE, qui continuent d’anticiper une surabondance de l’offre », a estimé Bart Melek de TD Securities.
Selon l’AIE, l’offre en provenance des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) reste soutenue avec des extractions à un niveau quasi record de 33,47 millions de barils par jour(mbj) en août – soit 930.000 barils par jour (bj) de plus sur un an.
La production reste également robuste dans les pays non membres de l’Opep venant confirmer des chiffres publiés lundi par le cartel qui indiquaient que la production y déclinait moins vite que prévu.
Principale conséquence, « les marchés estiment que les chances de l’Opep d’aboutir à un accord sur un gel de la production reculent au moment où des pays comme le Kazakhstan augmentent leur production », a indiqué Bart Melek.
Au cours des dernières semaines, les prix de l’or noir avaient été soutenus par l’espoir que les pays de l’Opep parviennent à un accord limitant leur production à l’occasion d’une réunion informelle en marge du Forum de l’Energie du 26 au 28 septembre à Alger, ce qui aurait en partie permis de rééquilibrer un marché souffrant d’un excès d’offre.
Ce rééquilibrage apparait d’autant plus hypothétique que l’AIE a également revu à la baisse la croissance de la consommation pour l’année en cours à 1,3 mbj contre une précédente estimation de 1,4 mbj, un ralentissement qui devrait se poursuivre en 2017.
« Les récents piliers de la croissance de la demande – la Chine et l’Inde – vacillent », a justifié l’agence basée à Paris.
« Le marché du pétrole se prépare aussi aux chiffres hebdomadaires des stocks américains avec un rebond probable des importations de brut et des livraisons », a estimé Tim Evans de Citi dans une note.
La baisse inattendue des réserves annoncée par le département de l’Energie (DoE) la semaine dernière avait été bien accueillie par les marchés, mais pourrait n’être que de courte durée car principalement liée à des phénomènes ponctuels.
La fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) donnera ses propres estimations des stocks américains dès ce mardi après la clôture.