Le prix Ali Boudoukha du meilleur article d’investigation organisé par Maghreb Emergent depuis 2014 lance sa quatrième édition pour le dernier trimestre de l’année. Le prix, au nom du co-fondateur de Maghreb Emergent, le défunt journaliste Ali Bey Boudoukha, récompense une année sur deux, les enquêtes de presse qui auront contribué à dévoiler des affaires d’intérêt public ou à mettre en lumière des thèmes de société peu visibles aux yeux de l’opinion. Une nouveauté marquera cette édition 2021. Le prix récompensera également les lanceurs d’alerte. Les réseaux sociaux ont pris une grande importance dans la divulgation des premières informations. La promulgation d’une loi liberticide systématisant la répression des publications sur les réseaux sociaux rend plus brave et plus utile le rôle des lanceurs d’alerte qui permettent à l’opinion d’apprendre des évènements qui seraient cachés sans cela. Le prix Ali Boudoukha va honorer le plus méritant d’entre eux à partir de cette année.
Clôture le 30 novembre 2021
Les articles retenus pour cette quatrième édition devront être publiés sur un média algérien (presse papier, média électronique), entre le 1er janvier 2021 et le 15 octobre 2021. Les articles et les liens vers les articles devront être transmis à partir de l’adresse mail du journaliste candidat vers la boite [email protected]. La date de clôture des envois sera le 30 novembre 2021. Le jury rendra public les articles retenus pour le prix avant la mi-Octobre et la cérémonie de remise aura lieu avant le 20 décembre 2021. La catégorie image est prévue pour cette 4e édition du prix. Les candidats pourront y souscrire en envoyant un lien vers leur film documentaire d’investigation sur la même adresse citée plus haut.
Les standards de l’enquête de presse
Le prix Ali Boudoukha s’est construit des standards exigeants au fil des éditions. Il requiert un travail de recueil des informations à la source, de confrontation des sources et de recoupement des faits rapportés. Le principe de l’investigation de presse, est le même que celui de l’enquête judiciaire. Elle se conduit à charge et à décharge. Dans les cas où une partie est accusée d’un préjudice ou d’un délit quelconque, sa version des faits doit être sollicitée et publiée si elle est obtenue. Pour ne pas avoir approché suffisamment ses critères, le premier prix Ali Boudoukha (avril 2014) n’a pas été décerné sous la forme de prix.
La dotation du prix était de 450 000 dinars en juillet 2017 lors de la cérémonie de remise du prix de la deuxième édition. Elle a récompensé, en lauréat du prix, une enquête sur un faux investissement dans la filière du Phosphate publiée sur le Soir d’Alger et signée par Tarek Hafid, et en accessit l’article «Reggane : Le blues de la »Gerboise bleue »», coécrit par Mohamed Saïm et Réda Mennasel et publié dans Liberté. Le 3e prix Ali Boudoukha a été attribué par le jury en décembre 2019 au journaliste Lies Hellas pour sa série d’articles d’investigations en rapport avec le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Une pensée forte pour Omar Radi
Le financement du prix Ali Boudoukha est indépendant. Pour les trois premières éditions, l’agence Interface Médias qui édite Maghreb Emergent organisateur du prix, a lancé une levée de fonds sur la plate- forme de financement participatif kisskissbankbank pour réunir les moyens de récompenser les lauréats et d’organiser une cérémonie de remise du prix. Le public a répondu à chaque fois avec enthousiasme rendant possible ainsi par ses dons en ligne, l’expression d’une citoyenneté basée sur la l’information indépendante, dont le cœur est l’investigation journalistique. La 4e édition aura recours à la même démarche participative. Le lancement en automne 2013 du prix Ali Boudoukha du meilleur article d’investigation était un hommage à ce journaliste enquêteur citoyen co-fondateur de l’agence Interface Médias et de l’agence Maghreb Emergent, et disparu le 09 novembre 2011. Depuis, chaque édition a montré combien dans le contexte algérien, le travail de presse d’investigation était important à la formation d’un point de vue citoyen avisé sur la conduite des affaires de la cité. En décembre 2019, la cérémonie de remise du prix a été précédée d’une table ronde sur le travail d’enquête de presse à laquelle a participé le journaliste marocain indépendant Omar Radi, aujourd’hui détenu dans les geôles du Royaume. Le prix Ali Boudoukha est l’occasion de rappeler l’importance pour l’ensemble des pays du Maghreb de défendre la liberté de la presse, pilier de l’épanouissement d’un jugement indépendant du citoyen au sujet de la vie de la cité.