Les prix du riz ont atteint le plus haut niveau depuis quinze ans, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au mois d’août, les prix mondiaux du riz ont augmenté de 9,8 % par rapport au mois précédent, a indiqué la FAO ce vendredi dans un communiqué.
Les prix mondiaux du riz ont été affectés par la décision de l’Inde, prise le 20 juillet, d’interdire les exportations du riz blond non basmati qui a affecté les prix au niveau mondial. L’Inde avait comme objectif d’assurer l’approvisionnement des consommateurs et de limiter l’inflation sur le marché intérieur. En août, l’indice de la FAO des prix du riz a augmenté de 31% par rapport à août 2022.
Selon la FAO, « il est toujours prévu que les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation de 2023-2024 atteignent leur plus haut niveau jamais enregistré ». Ce stock est estimé à 198 millions de tonnes, soit environ 38% des prévisions de consommation de riz sur la même période. Mais près des trois quarts de ce volume devraient être détenus par la Chine et l’Inde.
L’Inde assure 40 % du commerce mondial du riz et vend des brisures de riz à l’Afrique, notamment au Sénégal, au Nigeria, à la Côte d’Ivoire ou au Bénin, ainsi qu’en Asie (Pakistan, Philippines) et au Moyen-Orient (Turquie, Syrie). Une taxe à l’exportation de 20 % sur le riz étuvé a également été mise en place. Le pays envisagerait, en outre, une baisse des droits de douane sur le blé, afin de faciliter l’importation de cette céréale.
Selon la FAO, le marché mondial s’est tendu face aux « incertitudes quant à la durée de l’interdiction » décidée par l’Inde et aux « craintes que les restrictions à l’exportation soient étendues à d’autres types de riz ». Beaucoup d’Etats et d’acteurs ont choisi de « conserver des stocks », de « renégocier des contrats » ou d’« arrêter de faire des offres de prix », a expliqué l’agence onusienne dans un communiqué. Les Philippines ont décidé de signer un accord avec le Vietnam pour sécuriser leurs importations de riz pour cinq ans.
Certains craignent aussi que le phénomène climatique El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, ne perturbe les prochaines récoltes. L’inquiétude autour des répercussions de El Niño a aussi alimenté une légère hausse de l’indice FAO des prix du sucre en août, (+1,3%), a relevé l’organisation.