La cinquième génération de téléphonie mobile, 5G, qui a commencé à faire parler d’elle en 2010, fait désormais l’objet, en 2015, d’une véritable attention pour sa normalisation par des instances internationales comme l’IEEE, 3GPP, 5 Infrastructure GPP, IETF et d’autres organes qui coordonnent leurs travaux avec l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Le principe de cette opération de normalisation repose sur l’adoption de plusieurs résolutions qui permettent l’interopérabilité des réseaux de la 5G avec ceux qui existent déjà. En clair, c’est une démarche qui permet de mettre en œuvre des protocoles de communication qui s’interfonctionnent avec l’existant. Le maintien du SMS qui est un service 2G dans les réseaux LTE (4G) en est un exemple qui illustre bien le processus de l’interopérabilité des systèmes des télécommunications. Cependant, les avis des experts en télécommunications divergent sur la question de normalisation de la 5G. Les européens estiment que la complexité des systèmes d’interopérabilité de cette technologie avec ceux de la 4G fait que la norme 5G ne sera pas attendue avant 2020. Les américains et les asiatiques approuvent ce point de vue mais veulent changer de feuille de route. Ils considèrent que la normalisation de la 5G ne devrait plus être considérée comme un obstacle à son lancement. Pire, ils sont convaincus que la normalisation ne pourra pas accomplir toutes ses obligations.
Cet avis est très intéressant puisqu’il peut être justifié par le fait que la norme 5G n’aura pas la capacité d’englober tous les apports technologiques à cause de la difficulté d’intégrer l’ensemble des nouvelles fonctionnalités technologiques dans des systèmes interopérables de plus en plus complexes. L’incompatibilité totale avec l’IPv4 en est un exemple parmi d’autres. En clair, la 5G est en pleine contradiction avec l’industrie des télécommunications traditionnelle. C’est elle qui va changer la planification du spectre des fréquences dans plusieurs pays. Accusant les européens de vouloir utiliser le problème de la normalisation pour retarder le lancement de la 5G jusqu’au 2020, dans le but de favoriser leurs acteurs de la technologie, certains opérateurs mobiles veulent bruler cette étape et commercialiser quelques services dès l’année prochaine. C’est le cas de Verizon aux Etats-Unis, mais également du russe MegaFon qui a prévu de commercialiser en 2018 un réseau 5G pour la coupe du Monde du Football en Russie.